© Ludovic Zuili
Galerie Joseph Antonin 40 rue Emile Barrère 13200 Arles France
La galerie Joseph Antonin présente de la photographie offrant la convergence de regards contemporains, portés sur l'expression sensible du réel et son potentiel fictionnel.
L'exposition aborde le champ de l'émoi amoureux, et plus largement la question du modèle. « Il faut tuer ce que l'on aime » disait Oscar Wilde : la dimension sentimentale se confronte à l'objectalité de l'amour, à la mise en scène du désir, à la peur de l'abandon et la séparation de l'être aimé.
Du fantasme érotique au champ de la mort, c'est la vie en entier qui se transforme sous nos yeux et devient peu à peu un rituel fascinant, participatif et ludique, joyeux et inquiétant, à mi-chemin entre illusion et spectacle.
Au-delà de ses références à la photographie américaine contemporaine fascinée par la mise en abîme fétichiste du réel, les pouvoirs de leurre de la mise en scène, les mécanismes de sidération propres à la copie, qu’il s’agisse de traquer la théâtralité de la vie, de reconstituer des décors de cinéma à jamais inscrits dans nos mémoires, la série 8 ways to die de Ludovic Zuili a ceci de particulièrement intéressant qu’elle s’attache à créer, décrire l’impression de la vie bien plus qu’à la vider de son sens.
© Ludovic Zuili
Dépassant le champ de la vanité où l’image est associée à une tromperie, un péché fondamental, la photographie est liée ici à un plaisir cérébral, de même qu’à un émoi véritable pour la beauté : conçue chaque fois en deux plans qui se font écho (la façade d’hôtel et la vue fragmentaire sur la jeune fille dans la chambre), elle nous entraine dans un jeu de contenant et de frontalité, qui donne une profondeur soudaine à l’image, lui permettant de jouer sur sa dimension de miroir et de réflexion comme s’il s’agissait d’une boite véritable, un espace à double fond qui renvoie aussi bien à la fonction réminiscente du « déjà-vu » qu’à la création d’une nouvelle expérience intime.
Tour à tour espiègle et intrigante, fixe et mouvante, la série nous encercle au travers de ses huit séquences et intervalles qui déclinent les différentes variations d’un mode d’aimer mélancolique et doux, pénétré par l’inquiétude du temps. Le charme, la tension sur le fil de cette série tiennent au fait que nous sommes à mi-chemin entre cinéma et photographie, à la charnière du journal intime et de l'installation conceptuelle, et que l’auteur se tient à une distance très épidermique de son modèle comme s’il s’agissait au travers de la "jeune fille" de dresser un autoportrait.
© Ludovic Zuili
A propos du photographe :
Ludovic Zuili est né en 1986 à Bagnolet. Jeune réalisateur et photographe talentueux, il travaille dans la publicité (swiss kiss production), réalise avec Olivier Zahm, célèbre photographe de mode, des vidéos pour de grandes marques, et collabore régulièrement à Purple magazine. Depuis 2011, il co-réalise également l'émission "Canal Street Fighter" et vient de terminer son premier long-métrage (à mort, à mort). Il a exposé en France et à l'étranger (Paris, Lyon, Zurich, Bruxelles, Shanghaï).
L'exposition « Le temps d'aimer et de mourir » de Ludovic Zuili se tiendra du 1 au 27 juillet à la Galerie Joseph Antonin, dans le cadre du Festival Voies Off 2013 de la ville d'Arles.
Le vernissage aura lieu le mercredi 3 juillet, à 19h.
Photographies et vignette © Ludovic Zuili