© Franc?oise Nun?ez
Les images de Françoise Nuñez nous imposent une fugitivité qui, elle, ne veut rien imposer : simplement être la captation pudique d’un pays qui résiste à l’enfermement des prises de vues médiatiques.
« Cette flexion du corps, ce mouvement que je tente de décrire, il me semble en retrouver l’essence en regardant les photographies prises par Françoise Nuñez. Tout se passant comme si un exercice d’invisibilité ouvrait la vue. Non un camouflage, mais une ascèse, un mouvement qui récuse à la fois la distance « objective » de l’acte photographique et la tentation de la surmonter par une expression. Non la clandestinité, mais la discrétion, la pudeur d’une approche discontinue et comme frôlée, ou le mouvement des êtres dans la lumière, au lieu d’être saisi, fixé une fois pour toutes, semble pouvoir se prolonger dans l’image elle- même : par conséquent, tout le contraire d’un rapt, un accueil, qui comporte lenteur et immersion. Voir sans être vu, voir sans se voir voyant, être confié à son oeil, et être remis au monde par cette confiance , tel serait le trait, ou la passe au-delà desquels l’Inde peut venir tel qu’elle se donne, avec son extraordinaire fantaisie. » [...] Jean-Christophe Bailly
Françoise Nuñez est née en 1957 à Toulouse. Elle a commencé à photographier en 1975 au cours d’un voyage en Espagne et a étudié la technique photographique dans l’atelier de Jean Dieuzaide. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions : Centre de la photographie de Genève, Galerie Forum à Tarragone, 30e RIP à Arles, Galerie Camera Obscura à Paris...Françoise Nuñez est représentée par la galerie Camera Obscura.
Repères
« Je ne photographie pratiquement qu'en voyage. Et quand je pars, je ne pense qu'à ça. Je veux être réceptive à tout, loin d'un quotidien et d'endroits que je connais trop bien. J'aime l'inattendu, la surprise, l'émotion de la découverte. Et j'essaye de faire ressentir toutes ces émotions. »
Françoise Nuñez a séjourné à Valparaiso au Chili dans une cadre du festival de photographie (FIFV) en 2011. Cette ville de Valparaiso a un lien direct avec la photographie et Sergio Larraín, le Robert Frank latino qui à l’image du titre de son livre-culte, El Rectángulo en la Mano, publié en 1963, et qui révèle, dans un jeu de cartomancie entre pages blanches et photos noires, le désir de Larraín de «solidifier un monde de fantômes».
Filigranes éditions / Collection Hors collection
Format 160 x 225
48 pages 28 photographies en bichromie Relié couverture cartonnée
25 € Français/Espagnol