© Olivier Cablat, Airplane collection Markus Schaden 2011
L'Espace Quai N°1 Place de la Gare 3 CP 443 1800 Vevey Suisse
EGYPT 3000
Le projet EGYPT 3000 traite de la relation complexe que l’Egypte contemporaine entretient avec son glorieux passé. Le projet prend naissance entre octobre 2003 et juin 2004, alors qu’Olivier Cablat travaille pour un programme du CNRS à Karnak, dans le sud de l’Egypte, qui consiste principalement à identifier et photographier des objets trouvés dans le cadre de fouilles archéologiques. En parallèle et selon la même méthode scientifique, il collecte de nombreuses images et objets ordinaires du quotidien égyptien : un paquet de chips trouvé dans la rue, une boîte d’allumettes ou un paillasson… A travers ces images, le photographe met au jour le commerce d’un rapport symbolique et artificiel au temps : celui de la grandeur passée de l’Egypte, celle des temples, des hiéroglyphes et des pyramides. Mais cette grandeur se trouve à la fois fantasmée et instrumentalisée, à travers le regard de l’étranger et du touriste d’abord, puis, dans un mouvement de retour, par les Egyptiens eux-mêmes.
© Olivier Cablat
Véritable travail d’archéologie contemporaine à ses débuts, le projet Egypt 3000 se développe au fil des années et se décline en trois chapitres. Le premier, Pour une archéologie contemporaine, Karnak/Louxor 2004-2009 est constitué des images d’objets quotidiens traités sur le même mode que les objets antiques par la recherche scientifique. 300 days and a day, 2003-2011, le second, est une série documentaire relatant 300 jours de recherche documentaire en Egypte et mêlant séries typologiques et photomontages numériques. Le troisième, Enter the pyramid, 2006-2012, est une installation numérique documentaire composée d’un ensemble d'images trouvées sur internet à l’aide du mot-clé «pyramid».
En appliquant à sa recherche d’images une démarche scientifique, Cablat révèle la désuétude d’un certain rapport au temps et porte un regard décalé sur la commercialisation des symboles. Les légendes qui accompagnent parfois les photos renforcent encore cette mise à distance par le biais de l’humour. Et de ce fait, c’est le statut de l’image même - et de l’image documentaire en particulier - qui est questionné : l’image ne serait-elle pas elle-même une marchandise ?
© Olivier Cablat
Le projet Egypt 3000 a été présenté aux Rencontres photographiques d’Arles en 2012.
En 2013, Olivier Cablat a participé au Grand Prix international de photographie de Vevey organisé par le Festival Images
Photographies et vignette © Olivier Cablat