© Mireille Loup
Pobeda Gallery Red October Chocolate factory - Bolotnaya naberezhnaya 3 b. 4 119072 Moscow Russie
Mireille Loup montrera pour la première fois en Russie un de ses derniers projets "53.77" à la galerie Pobeda. Mireille enseigne l’histoire de la photographie à l'université de Montpellier. Elle a eu 27 expositions solos en Europe, Canada, et en Chine, 6 monographies et plus de 90 publications. Ses œuvres sont dans des collections telles que le FNAC, la Bibliothèque du Métropolitain Museum (NY, USA), le Museu da Imagem (Braga, Portugal) Mario Testino collection (Paris, France), arthotèques, FRAC, etc.
"53.77" a été exposé au festival international de la photographie, Les Rencontres d'Arles 2012, à la Grande Halle.
Le processus anaglyphe permet une lecture en trois dimensions de chaque photo à l'aide de lunettes anaglyphes rouge et cyan. Des plans différents apparaissent dans l'image qui se déplacent en même temps que le spectateur. Les photographies sont bichromatiques puisque le processus rouge et cyan anaglyphe est ajouté au noir et blanc dans les sections 3D de l'image. Le processus comprend 6 prises de vues à gauche et à droite de la scène, qui se réunissent en une seule image anaglyphe.
© Mireille Loup
L’intérêt de la recherche de Mireille Loup sur les techniques anaglyphes est un usage esthétique d'images floues appuyant un discours fondé sur la part invisible de la réalité et qui fait écho à la pensée chinoise qu’elle étudie depuis de nombreuses années.
"53.77" s'inscrit dans la logique de son travail artistique tels que Mem (2009) où Les Autres (2011). Venant après les aspects surnaturels déjà à l'œuvre dans sa série précédente, Mireille Loup traite ici d’une réalité virtuelle où le spectateur peut choisir d'entrer en utilisant le procédé anaglyphe interactif.
Ce travail nous présente une évolution fantomatique. Une jeune fille et un garçon de dix ans sont à la dérive dans un même espace. Ils semblent éloignés l’un de l’autre, comme prisonniers d'une échelle temporelle différente. Le vide est accentué par des endroits dénudés.
Etape par étape, le spectateur peut collecter les indices de cet univers. Les vêtements mouillés, les ombres sombres sous les yeux des enfants et une sorte d'apesanteur, qui pointent tous vers le surnaturel. Ensuite, on peut réfléchir sur le titre de 53,77 à 1953, 1977 – époques différentes qu’un même lieu traverse. L'absence est démontrée par le processus esthétique lui-même, les protagonistes étant flous et gris. Ce n'est que lorsque le spectateur porte des lunettes 3D qu’ils prennent leur place et deviennent finalement incarnés. Dans les dernières photos de la série, les personnages commencent à regarder le spectateur. Il est peu à peu vu en même temps qu’il voit.
© Mireille Loup
Il vient à la vie, à leurs yeux enfin, tout comme ils sont venus à lui, quand il observait leur réalité virtuelle.
Galerie Pobeda exposera également le "53.77" sur l'île de New Holland à Saint-Pétersbourg, en juillet prochain.
Vignettes et Photographies © Mireille Loup