© Lucien Hervé
Keitelman Gallery 44 rue Van Eyck 1000 Bruxelles France
1949 est une année à marquer d’une pierre blanche pour Lucien Hervé.
En effet, suite au conseil du Père Couturier (promoteur dominicain du modernisme de l’Eglise Française et ami des artistes, dirigeant la revue Art Sacré) Lucien Hervé se rend à Marseille pour réaliser un reportage, destiné à un magazine, sur l’Unité d’Habitation de le Corbusier.
En une seule journée, il prend le nombre impressionnant de 650 clichés !
Mais à son retour, aucune de ses images n’est retenue par la rédaction de « Plaisir de France », son commanditaire. Lucien Hervé envoie alors un duplicata au bureau de Corbusier. Deux jours plus tard, il reçoit une lettre de l’architecte qui lui dit : « --- vous avez une âme d’architecte, venez vite me trouver. Depuis 40 ans je cherche un photographe capable d’exprimer l’architecture.... ».
Rarement dans la courte d’histoire de la photographie, voit-on un architecte et un photographe collaborer aussi étroitement, à tel point qu’un langage photographique naît de cette rencontre.
Si l’architecte se retrouve dans le regard du photographe, il inspire également Hervé sur le plan esthétique. A cette époque le Corbusier est une sommité de la profession et exerce une grande influence sur ses confrères. Le choc créé par l’Unité d’Habitation marque d’ailleurs toute une génération.
Il est parfois difficile de dire lequel des deux artistes donne la réplique à l’autre dans la mesure ou Hervé crée non pas une activité documentaire mais un art photographique en dialogue avec l’architecture et avec les architectes qu’il prend pour sujet.
Lucien Hervé a collaboré avec le Corbusier jusqu’à la mort de ce dernier, en 1965.
© Lucien Hervé
Photographies et vignette © Lucien Hervé