© Gilles Coulon
La Galerie Particulière 16 rue du Perche 75003 Paris France
Friederike von Rauch regarde, patiente, réfléchit et analyse les choses. Friederike von Rauch Photographie des lieux. Des espaces comme sujets. Sans jamais modifier la réalité. Des espaces qui semblent à la fois ouverts et fermés, aussi concrets que mystérieux, aussi lointains que proches, comme si le matériel avait la force de contraindre l'abstrait, et inversement. Avec une économie de moyens extrême, sans lumière additionnelle, dans une gamme chromatique réduite aux seuls gris, avec une rigueur et une précision absolues, la photographe crée des images qui se suffisent à elles-mêmes, chacune contenant son propre monde, sa propre histoire. Elle recherche le silence et le vide, comme si la présence humaine rendait l'architecture nerveuse, bavarde, comme si, sans elle, ces bâtiments laissaient apparaître l'essentiel de leurs lignes et de leurs volumes.
L'apparence simplicité qui s'en dégage est cependant le résultat d'une très longue préparation et d'une idée précise de ce qu'elle souhaite obtenir. A travers le choix de perspectives inhabituelles, d'angles de vue précis, de subtils contrastes de couleurs et de jeux clairs-obscurs où la lumière assure un rôle central, c'est un monde nouveau qui se dévoile, délicat, silencieux, paisible : un lieu qui n'existerait pas, que personne n'aurait jamais vu, un lieu que l'on connaîtrait tout en l'ayant oublié, un lieu de mémoire, un lieu de rêve; presqu'une utopie : celle de la dissolution de la matérialité du monde.
© Friederike von Rauch
Friederike von Rauch
Elle est née à Fribourg en 1967. Diplômée de l'universität de Künste (Berlin) en Design Industriel. Son travail qu'elle a débuté il y a un peu plus de 10 ans a d'ores et déjà fait l'objet de nombreuses publications dont Sites, 2000, Hatje Cantz, Neues Museum, 2009, Hatje Cantz. Ses photographies ont été montrées et sont conservées au Forum fur Fotographie de Cologne, au Kupferstich-Kabinett, Staatliche Kunstsammlungen Dresden, au Museum for Culture and Fine Art Hafnarborg en Iceland…
© Friederike von Rauch
Gilles Coulon
Né en 1966 il vit à Paris. Depuis 1996 Il est membre de Tendance Floue. En 1997, il reçoit un World Press pour son travail sur les peuples transhumants entre le Mali et la Mauritanie. En 1999, Avoir 20 ans à Bamako paraît aux Éditions Alternative, après plusieurs voyages dans la capitale malienne. En 2000, il publie Delta aux Éditions Donniya, un regard sur le fleuve Niger à travers des paysages et scènes de vie quotidienne. La même année, il répond à une commande du Ministère de la Culture sur la jeunesse en France, en réalisant Les Samedis Soirs, travail exposé en 2001 au festival Visa pour l’image de Perpignan, au Centre photographique d'Ile-de-France de Pontault-Combault, et au festival de Ping Yao, en Chine. En 2002, Un président en campagne paraît aux Éditions Cauris, suivi de la campagne présidentielle de Alpha Oumar Konaré. En 2004 White Night est exposé à la Lagerfeld Gallery à Paris puis à la galerie Acte 2, ce travail est publié en 2005 chez Steidl. Invité par Raymond Depardon en 2006 dans le cadre des Rencontres internationales de la photographie d’Arles, il réalise au Mali un travail intitulé Grins, cercles de conversations quotidiennes dans la capitale malienne, ce travail est également exposé en mai 2008 au festival Chroniques Nomades d'Honfleur. En 2009 Samedis Soir est exposé dans le cadre de l’année de la France au Brésil à la Caixa Cultural Rio de Janeiro. Le même année à la demande du Conseil Général des Landes il réalise en compagnie de Mat Jacob un travail sur le flamenco, qui fera l'objet d'une publication Voyage en Flamenco aux éditions Atlantica. En 2010 dans le cadre de F14 (14 regards sur la France) il présente aux rencontres internationales de la photographie d'Arles puis à la BNF à Paris un travail sur l'hiver en Franc. L'ensemble de l'exposition a fait l'objet d'un catalogue publié chez transphotographic Press. Depuis 2011 il poursuit son travail intitulé For Reasons mêlant photographies de paysages et recueil de textes en Tunisie, au Mali et tout récemment en Espagne.
© Gilles Coulon
" Printemps", issu de la série "For Reasons"
Gilles Coulon a entrepris depuis 2010 un travail photographique dans lequel il met en perspective des événements sociaux, politiques ou économiques et des paysages pris à différentes périodes de l’année. Dans la continuité de la série « Hiver(s)» réalisée en 2010 en France, où Gilles Coulon évoquait la brutalité de l'hiver sur les sans domiciles fixes, le photographe s'est rendu en Tunisie en avril 2011, quelques semaines après la révolution, pour regarder ce pays en pleine mutation.
« C’est le début du printemps, les paysages semblent immobiles. Pourtant les voix se sont libérées, les mots ont changé. En mêlant des photographies et paysages et les paroles des tunisiens, j’ai cherché à saisir l’orée de cette évolution, l’élan de renouveau de ce peuple. » Les deux derniers volets de ce travail « Automne » et « Eté », seront successivement présentés à la (deuxième) Galerie Particulière à la fin de l'année 2013 et au début de 2014.