© Pierrick Bourgault
L'exposition photographique itinérante « Un bistrot sinon rien! Grands espaces et petits lieux du Massif Central » exposée dans les bars et cafés du Massif central
Bienvenue dans cette tournée des cafés, bars et auberges des Parcs naturels du Massif Central. Savourez les nourritures locales, l'atmosphère des soirs de concert et des jours ordinaires, rencontrez les habitants des territoires, les artistes émergents ou confirmés, d'ici ou d'ailleurs. Ces photographies réalisées par Pierrick Bourgault rendent hommage aux cafés de campagne, à celles et ceux qui les animent. Au fil des saisons, le journaliste-photographe auteur de plusieurs livres et guides bistrologiques a partagé les fêtes, les moments d'intimité, de solitude, de canicule et de neige. Aujourd'hui, cette exposition itinérante parcourt les cafés du Massif central et accompagne les concerts des "Bistrots de printemps". Un ouvrage paraîtra à la fin de l'année aux éditions Chamina. L'ensemble des 136 photos de l'exposition est visionnable sur http://www.monbar.net.
© Pierrick Bourgault
Mais pourquoi photographier les cafés, direz-vous, au lieu de se contenter simplement d'y aller ?
C’est une histoire de famille... Pierre Bourgault, mon grand-père, tenait le café de sa mère dans un petit village en Mayenne. Une simple table, quelques bouteilles et paquets de tabac gris sur le buffet… et les histoires des vieux copains qui lui rendaient visite. Entre les chaises paillées dépareillées, j’apprenais à marcher, c’était la maison voisine, et pour moi déjà le bout du monde. Mon père raconte qu’à l’époque de son enfance, il étudiait ses leçons sur la table du bistro mais que les conversations des clients l’intéressaient et l’instruisaient bien davantage. Le café est une porte ouverte sur le monde, à mi-chemin entre la maison et la rue, l’intime et le public.
Au café, il y a toujours une chance de parler, d’écouter, d’être ému. Café coiffeur, épicerie, bar d’un train chinois… autant d’univers en perpétuel mouvement. Comme dans l’auberge espagnole, on y trouve ce que l’on y apporte. Le café un endroit inspiré, habité par la personne ou la famille qui le tiennent. Et parfois un véritable théâtre avec le tenancier en vedette principale, les clients qui viennent discuter, se mettre en valeur et en spectacle, ou simplement jouer le rôle de spectateurs. Un café qui ferme, c’est un théâtre qui brûle ! À notre époque technologique, virtuelle, le café demeure, partout dans le monde, un lieu simple, un refuge provisoire avec ses tables et ses chaises. On y apprécie, selon la saison, le réconfort du radiateur ou l’agréable fraîcheur intérieure.
Aller au café, c’est voyager dans le temps, et pas seulement grâce au formica hors d’âge ou à la musique du juke-box. Mais peu importe la décoration : la magie des cafés vient des personnes que l’on y rencontre, la femme ou l’homme derrière son bar, les habitués, des inconnus. Lorsque l'on félicitait Ti Beudeff pour l’ambiance qui règnait dans son bar sur l’île de Groix, il s’excusait presque en répondant que « ...c’est grâce à tout le monde ! »
© Pierrick Bourgault
Qui est Pierrick Bourgault ?
Journaliste indépendant, Pierrick Bourgault réalise à travers le monde des reportages sur l’agriculture, les nourritures et l’environnement. Il a filmé plusieurs documentaires et publié une vingtaine d’ouvrages. Ses genres de prédilection : portrait et reportage, sans flash, avec la lumière et les couleurs naturelles du lieu et de l’instant. Objectif : découvrir des personnes dans leur univers, tenter de comprendre, témoigner. Ni mise en scène, ni éclairage additif, ni photoshopping, simplement une parcelle de réel vue à travers le choix de l’angle, du cadre et d’une fraction de seconde. Autre point essentiel : le regard de la personne photographiée vers ses protagonistes ou vers nous, spectateurs à distance.
Photographies, vignette © Pierrick Bourgault