© Charles Freger, Cerbul din Corlata Romania
Charles Fréger, Muriel Moreau, Karine Rougier, "Là où vivent les êtres sauvages"
De mars à décembre 2013, Fotokino accueille dans son Studio un cycle de dix expositions. Troisième volet de cette programmation exceptionnelle qui prend part au programme de Marseille-Provence 2013, avec une exposition collective rassemblant trois artistes autour de la question du sauvage.
Là où vivent les êtres sauvages rassemble le travail de trois artistes au langage visuel très différent mais réunis par une sensibilité commune pour la question de l’étrangeté. Cette exposition mettra en regard photographies, dessins, gravures, objets, films et nous fera rentrer sur un territoire étrange et sauvage.
© Charles Freger, caretos lazarim portugal
Charles Fréger
Photographe depuis une douzaine d’années, il constitue un formidable inventaire photographique sur la question des uniformes. Sportifs, militaires, ouvriers, les hommes et les femmes sont considérés à travers leur tenue, leur seconde peau. Récemment, il a réalisé une incroyable quête des tenues folkloriques que revêtent chaque année
des hommes, dans toute l’Europe, de la Finlande à la Sardaigne en passant par la Grèce et l’Allemagne, le temps d’une mascarade multiséculaire. En devenant ours, chèvre, cerf ou sanglier, homme de paille, diable ou monstre aux mâchoires d’acier, ils célèbrent le cycle de la vie et des saisons, et entrent littéralement dans la peau du « sauvage ».
Muriel Moreau
Elle est, en premier lieu, graveuse. Sa maîtrise si particulière de l’eau-forte mêle les formes végétales et organiques, dans une symbiose qui nous évoque les mots de Leonard de Vinci : « Le corps de la terre est sillonné d’un réseau de veines, toutes jointes ensemble. » Ses gravures sont autant une évocation du corps qu’une cartographie improbable d’un territoire primitif. Elle décline ses recherches dans des films quasi-burlesques où les frontières entre l’humain, l’animal et la nature s’effacent définitivement. Elle s’y grime dans des vêtements de peu, coiffée de masques que l’on aurait du mal à attribuer avec certitude à une forme animale ou végétale.
© Muriel Moreau, etre sauvage
Karine Rougier
Ces frontières sont tout aussi floues dans le travail de Karine Rougier. Ses dessins proches de la miniature entremêlent des univers indécis où l’étrange côtoie la douceur, l’inquiétude côtoie le rêve. Attirés par tel ou tel détail, les scènes qu’ils mettent sous nos yeux nous plongent constamment dans de nouvelles perceptions, nous insufflent de nouveaux sentiments, nous interrogent. La question du masque, en tant que visage cachant un visage, est évidemment présente dans son travail, comme un motif de l’enfance, un accessoire de rituels occultes, mais aussi comme une métaphore de ses propres dessins, sans cesse en train de nous raconter des histoires.