Photos et vignette «la ferme de Haute Borne» © Olivier Verley
Hôtel de ville de Saint-Ouen l'Aumône 2 place pierre Mendès-france 95310 Saint-Ouen France
«La forme d'une ville change plus vite, hélas! que le cœur d'un mortel»
Charles Baudelaire, Le cygne.
Olivier Verley se promène, au hasard, dans notre ville toute proche de la sienne que sépare et réunit la rivière.Il nous propose ici une interprétation de Saint-Ouen l'Aumône et de ses environs, et c'est à un parcours initiatique dans l'hier et l'aujourd'hui qu'il nous convie.
«La maison du fermier» © Olivier Verley
«La maison du fermier» © Olivier Verley
Le Domaine de La Haute-Borne
A partir du XIXe siècle, la ville de Paris étouffe dans ses murs et cherche des territoires pour créer ou moderniser certains services demandant beaucoup d’espace. La ville de Paris achète alors des terres sur les communes de Méry, Saint-Ouen-l’Aumône et Pierrelaye afin d’y réaliser un projet fou : envoyer reposer en terre mérysienne, les morts de Paris par convois entiers acheminés par chemin de fer ! La guerre de 1870 empêchera le projet de voir le jour. C’est finalement la proche banlieue qui offrira le repos éternel aux morts de Paris.
Les terres de la Haute-Borne l’ont échappé belle ainsi que Méry qu’on aurait tôt fait d’appeler la ville des morts ! A la place, ces terres vont remplir, pendant plus de soixante ans, le rôle de ferme modèle de France où l’on développera les nouvelles techniques agricoles en vue d’absorber et recycler les eaux d’épandage de Paris. On y pratiquera notamment la culture maraîchère intensive de légumes non consommables crus, pour alimenter les populations parisiennes.
« L'Oise, inondations à Butry » © Olivier Verley
L'Oise, inondations, mars 2001
On dit d'une rivière qui déborde qu'elle sort de son lit. La caresse qu'elle prodiguait à ses berges se transforme alors en un "flirt" plus poussé, hors de la moiteur des draps, à l'inverse de la procédure communément répandue chez les humains.
Mon atelier, situé sur les coteaux d'Auvers, est un balcon privilégié qui surplombe la rivière. Ainsi je peux l'observer quand elle sort amoureusement de ses gonds, et tandis qu'elle se répand sans colère, simplifiant le paysage comme le ferait la neige, elle me convie pour un temps à une nouvelle navigation, à une relecture de la topographie. Jusqu'à ce qu'enfin, lasse, elle daigne se retirer, avec à la main sa traîne, comme une reine.
Vernissage: jeudi 11 avril 2013, à 18h
«Abbaye de Maubuisson, les footballeurs » © Olivier Verley