© Cristina de Middel
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CRISTINA DE MIDDEL
Née en 1975 à Alicante, Cristina de Middel a étudié les Beaux-Arts à Valence et la photographie à Barcelone et Oklahoma City. Son travail a été récompensé par de nombreux prix, dont le Infinity Award de l'International Center of Photography pour la publication The Afronauts et a été sélectionnée pour le Deutsche Börse Photography Prize en 2013. Depuis plus de dix ans, elle travaille également comme photojournaliste pour des quotidiens et des magazines en Espagne et en Angleterre.
The Afronauts est basé sur un fait historique : au début des années 60, la Zambie se lance dans la course pour la conquête de l’espace aux côtés des Etats-Unis et de l’Union Soviétique. Pas d’une manière officielle, mais sur l’initiative individuelle d’un enseignant à la retraite, qui décide de créer une agence spatiale nationale. Cristina de Middel, en recréant visuellement ce projet avorté, joue sur la question de la vérité des images documentaires. Après plusieurs années de travail pour les médias, elle décide de remettre en cause les fondements même du photoreportage ainsi que les liens soi-disant indéfectibles entre Photographie et Vérité. « Je suis intéressée par les faits documentaires qui sont incroyables mais vrais ou par les phénomènes complètement inexistants mais que les gens tendent à croire. » On retrouve cette recherche dans d’autres séries de la photographe comme Polyspam, un projet exposé en 2010 au Festival Images.
© Cristina de Middel
The Afronauts
En 1964, Edward Makuka décide de créer le premier équipage africain qui voyagera sur la Lune. Son plan : construire une fusée en aluminium afin d’envoyer une femme, deux chats et un homme dans l’espace. Sur la Lune pour commencer, puis sur Mars à l’aide d’une catapulte géante. Il fonde l’Académie National Zambienne des Sciences, de l’Espace et de la Recherche Astronomique pour entraîner ses Afronautes et entreprend des recherches de fonds, notamment auprès de l’UNESCO. Malheureusement, les ressources amassées sont insuffisantes et ne lui permettent pas de mener à bien ce dessein.
Cette histoire constitue un point de départ parfait pour Cristina de Middel : « Trouver des images positives sur l’Afrique aujourd’hui dans les médias est une tâche difficile pour quiconque essaie d’avoir une vision globale de ce continent. Ce qu’on nous montre le plus souvent, ce sont des gens mourants, courant nus ou habillés comme des guerriers primitifs. La classe moyenne ne semble pas exister, les familles heureuses sont invisibles et les enfants meurent de faim ou deviennent soldats. C’est pourquoi l’idée d’un programme spatial africain paraît si cocasse et surprenante. Mais l’histoire est vraie. Même si les images ont été prises en Espagne plus de 50 ans plus tard. » A travers ce travail, Cristina de Middel rapproche la photographie documentaire du cinéma, introduisant créativité, subjectivité, humour et esthétique à ce genre.