Un an, c'est le délai qu'il a fallu après la mort des reporters Marie Colvin et Rémi Ochlik, tués en Syrie le 22 février 2012, pour sonner l'alarme auprès des gouvernements et des tribunaux.
La campagne http://www.adaywithoutnews.org/"? Choisit cette date symbolique pour entrer en guerre ou plutôt pour en dénoncer les débordements. Combien de victimes faudra-t-il ajouter à la liste des 945 déjà recensées cette dernière décennie pour que les institutions réagissent ? L'union ferait la force à ce qu'on prétend. Espérons, car c'est à la tête d'un collectif qu'Aidan Sullivan, Vice-Président chez Getty Images et fondateur de la bourse Ian Parry Scholarship, part en croisade contre les crimes de guerre impunis et l’obsolescence législative. Les responsables exécutifs, législatifs et judiciaires resteront-ils sourds à cet appel ou songeront-ils à instaurer des mesures pour protéger les reporters de guerre?
Si la presse sert d'indice démocratique aux gouvernements, ceux-ci semblent oublier bien vite la mémoire des journalistes sacrifiés dans l'exercice de leur fonction. Considérés comme garants des libertés d'expression et d'opinion, les professionnels de l'information sont aujourd'hui enlisés dans les luttes de pouvoirs. Objets de chantage, cibles, monnaie d'échange, ils sont 90 à ne jamais être « rentrés du travail » en 2012. Leurs meurtriers ne seront jamais inquiétés, la situation jamais remise en cause. « Il est inacceptable que ceux qui sont volontaires pour couvrir objectivement des zones de conflit dans le monde soit délibérément désignés, ciblés et assassinés en toute impunité, et que les personnes responsables de leur mort ne subissent aucune conséquence ». Ainsi gronde Aidan Sullivan comme il appelle toute autre voix à rejoindre la sienne via le lien http://www.adaywithoutnews.org/".
Peut-on encore faire des statistiques sur la liberté de la presse dans le monde sans prendre en compte ce phénomène de « mort pour l'information » ? Ils travaillaient pourtant pour Al Jazeera, Sunday Times ou France 2. Si derrière les zones balisées et nettoyées par les forces de l'ordre la mort est imminente, quel avenir pour la presse libre et indépendante si ce n'est le même que celui de ses journalistes? C'est pour éviter un lendemain « sans information » que les forces médiatiques et photojournalistiques se mettent en marche aujourd'hui...
Orianne Hidalgo