vignettes et images © Anouk Deville
Atelier De Visu 19 rue des trois rois 13006 Marseille France
l’Atelier de visu propose de découvrir Anouk Deville et Stéphane Degros, deux photographes aux univers opposés, deux oeuvres qui diffèrent. pour Stéphane Degros c’est un monde qui défile à l’inverse c’est un monde qui s’engouffre pour Anouk Deville .
Où se trouve la réalité? tandis que, hypnotisé, le regard de Stéphane Degros glisse et déplie la surface des choses en déliant les profondeurs; celui d’Anouk Deville, conscient, réfléchi, perce les corps où il s’abîme pour en extraire les substances, à fleur de peau, sur la surface. Si quelque part la réalité se trouve, quelle est la place qui permet au spectateur de la voir, de s’y inscrire ? le monde qui défile, le monde qui s’engouffre, n’existeront que si, entre l’un et l’autre, le specta- teur se retrouve, à sa place.
© Anouk Deville
Le travail d’Anouk Deville est marquée d’une gravité rare. Ses images sont crues, dures, précises. les sujets photographiés portent sur leurs corps la trace d’une blessure immémoriale. tâches de sang, pieds gercés, poitrines scarifiées, espaces froids. or, loin du sensationnel, le regard de Deville fixe les ténèbres avec calme. une douceur transparaît au fil des images qui justifie et redouble la violence de la confrontation. Mettant parfois son corps en scène, la photographe s’inscrit elle-même dans l’opacité du monde. Sans fureur ni bruit, elle s’expose aux risques de la proximité, assume l’héritage de la blessure. Si son travail nous rappelle que tout vire au noir, c’est pour montrer que toute vraie splendeur provient de l’obscur.
© Stéphane Degros
© Anouk Deville
«Chez Degros le geste photographique montre, expose le lien entre perception et hypnose, entre oubli et sensibilité, à travers une sorte de vision touristique, du monde certes, mais aussi du cerveau.
Visiteur de sa propre voûte crânienne, le photographe devient lui-même un panorama, une sorte d’horizon illusoire
et purement récréatif dont la panique serait la seule consolation. non pas la peur mais une panique tendre face à l’impersonnalité des émotions, des liens, de la vie.» Rafael Garido
© Stéphane Degros
© Anouk Deville