© Sarah Caron
« Fashionistas » de Sarah Caron
Cette exposition de Sarah Caron montre une réalité que ne reflètent pas toujours les médias du monde occidental. Sarah s’est rendue dans ces territoires qui ne sont pas encore classés en voie de développement pour y faire des reportages sur des événements politiques, des conflits religieux, tribaux et même fratricides. Elle nous dévoile que la société civile, du Pakistan, de Birmanie et de Cuba vit aussi la vraie vie, ou plutôt la vie de tout être humain, les désirs les plus élémentaires, la capacité de rêver de la mode au Pakistan, de choisir le couple -hétéro ou homo- que l’on souhaite dans sa vie (Cuba), ou d’imiter le monde occidental, du moins sa façon de s’habiller et de danser sur ses mêmes musiques (Birmanie).
© Sarah Caron
Sarah nous montre l’autre aspect de la vie de ces peuples qui est la liberté et non la peur de la guerre, ou la crainte de la religion, ou dans le cas de Cuba, la répression des travestis et des homosexuels sous une dictature comme celle de Fidel Castro.
Ces images témoignent que la vie ne se trouve pas toujours sous les projecteurs, dans ce qu’ils nous obligent à regarder par opportunité politique. Les yeux de Sarah nous permettent de voir que ces peuples ont un rapport avec le monde extérieur bien plus réel que celui que l’on nous montre.
Je suis particulièrement surpris par les images de la mode au Pakistan, pays dans lequel la presse nous oblige à voir seulement des talibans et des guerres fratricides. Ici, en revanche on remarque un univers de jeunes professionnels qui vit par et pour la mode, sans oublier sa tradition vestimentaire et encore moins sa manière de présenter des tissus et des couleurs d’une vive richesse, tourné vers l’avenir sans armes. L’esthétique et l’art en guise de paix.
© Sarah Caron
Vraiment, la face cachée de la lune, qui existe dans de nombreux pays en conflit, nous fait défaut. Sarah Caron nous donne une leçon et nous rappelle le titre d’un roman de Milán Kundera, la vie est ailleurs.
Arsenio Rodriguez Quintana.
Photos et vignette © Sarah Caron