© Bernard Guillot
Expositions du 26/1/2013 au 16/3/2013 Terminé
Galerie Duboys Le Marais 6, rue des Coutures Saint-Gervais 75003 Paris France
Galerie Duboys Le Marais 6, rue des Coutures Saint-Gervais 75003 Paris France
Bernard Guillot est celui qui affirme le plus nettement ce droit à la dépendance, à la pérégrination dans les marges, à une liberté sourcilleuse à ce point d’elle-même qu’elle ne semble pas connaître d’autre territoire que sa solitude. Mais qu’on ne s’y trompe pas : un œil fixé sur les cheminements de la modernité, l’autre en retrait, comme pour mesurer la distance qui permet ce parcours intime, incessant et d’une telle discrétion que bien peu, en France, ont eu la chance ou le privilège de le rencontrer. Art ou plutôt pratique qui se refuse à tout effet, qui tente à travers la photographie en noir et blanc ou des dessins à peine coloriés d’inciter à une dimension intérieure qui semble si peu convaincre les tenants de la modernité d’aujourd’hui. Bernard Guillot, qui a plusieurs fois séjourné en Egypte et qui en a ramené un album de photos qui l’a fait connaître comme l’un des meilleurs photographes de la jeune génération, peint comme il photographie : à peine, dans une sorte d’épure, presque élémentaire et qui semble toujours craindre d’en dire trop ou d’en montrer trop. Tout cela est simple, si simple même que le temps s’échappe, ou plutôt s’estompe et que l’œuvre de Bernard Guillot me semble le repli, sous le prétexte de la plus extrême discrétion, d’une forme d’art qu’il faut aller rechercher du côté du Maître de Moulins et des Primitifs qui furent à l’origine de ce qu’on a appelé l’Ecole Française. L’économie des moyens, la discrétion descriptive en sont les vertus majeures auxquelles s’ajoute, chez Bernard Guillot, un pouvoir d’allusion qui ne va pas sans s’inspirer de quelque lanterne magique pas si éloignée non plus des « illusions dangereuses » dont la tradition islamique parle à propos de la représentation.
Claude Fournet
© Bernard Guillot
« Bernard Guillot s’efforce de dissoudre le factuel, de faire émerger la part de divin qui habite sourdement les choses les plus triviales. Il se soumet à la pure présence de la lumière où chaque parcelle du monde sensible devient image potentielle. Le simulacre photographique, trace, relique, métaphore de la mort et de la disparition, devient non seulement l’instrument du dévoilement et de la mémoire, mais la condition sine qua non du voyage intérieur. Lui offrir la vision de la transsubstantiation de son corps en lumière, de son esprit transporté en extase, devenir miroir et conscience active, tel est le défi que Bernard Guillot lance à la photographie. »
Anne Biroleau
Conservatrice du cabinet des estampes et de la photographie
à la Bibliothèque Nationale de Paris, 2007
© Bernard Guillot
Bernard Guillot,
Bernard Guillot, artiste français, né à Bâle en 1950,
Passe une partie de sa jeunesse à Lille.
Interrompt ses études de médecine en 3° année.
Voyage en Méditerranée, au Moyen-Orient, autour de la Mer Rouge, remonte le Nil jusqu’à son origine bleu du lac Tana en Ethiopie.
Diplômé de l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1975.
Séjourne au Caire (1975-2012) et à New York (1975-78). S’installe à Paris (Ménilmontant) en 1983 et retrouve chaque printemps son plateau du Massif Central.
Il partage son temps entre la France et l’Egypte.