Oparara © Launrent Monlau
Laurent Monlaü est photographe et voyageur. Amériques, Afrique, Îles du Pacifique... la planète est sa maison. La presse internationale publie ses reportages où l’on reconnait immédiatement son sens de la lumière et des couleurs.
Depuis 2007, Laurent Monlaü explore les forêts primaires et développe une nouvelle démarche dont les premières images ont été exposées à la galerie Moisan à Paris et à la biennale de l’image de Luang Prabang au Laos et dont la suite est présentée au Petit Endroit.
« Je photographie le chaos apparent de la nature, l’archaïsme prédateur et solidaire de ces écosystèmes fragiles. Puis je recompose chaque scène et restitue au plus près le réel, à l’essence même du baroque : la profondeur dans l’artifice.
C’est la rencontre de l’image digitale et d’un monde naturel archaïque.
Le motif devient, dès lors un autoportrait, le miroir organique et chaotique de l’esprit humain, l’écho des origines. Les images ont été réalisées à Oparara, Tauperikaka en Nouvelle-Zélande, Pumalin en Patagonie Chilienne,Hoh River dans l’Etat deWashington,àYakushima au Japon, et dans le Tarkine en Tasmanie.»
Masoala © Laurent Monlaü
« Je nomme tentation de Démocrite et recours aux forêts ce mouvement de repli sur son âme dans un monde détestable.
Le monde d’avant-hier, c’est celui d’aujourd’hui, ce sera aussi celui de demain : les intrigues politiques, les calamités de la guerre, les jeux de pouvoir, la stratégie cynique des puissants, l’enchaînement des trahisons, la complicité de la plupart des philosophes, les gens de Dieu qui se révèlent gens du Diable, la mécanique des passions tristes - envie, jalousie, haine, ressentiment... -, le triomphe de l’injustice, le règne de la critique médiocre, la domination des renégats, le sang, les crimes, le meurtre...
Le repli sur son âme consiste à retrouver le sens de la terre, autrement dit, à se réconcilier avec l’essentiel : le mouvement des astres, la logique de la course des planètes, la coïncidence avec les éléments, le rythme des saisons qui apprennent à bien mourir, l’inscription de son destin dans la nécessité de la nature.
Fatigué des misères de ce temps qui sont les ancestrales souffrances du monde, il faut planter un chêne, le regarder pousser, débiter ses planches, les voir sécher et s’en faire un cercueil dans lequel on ira prendre sa place dans la terre, c’est-à-dire dans le cosmos. »
Michel Onfray
« Le Recours aux forêts, la tentation de Démocrite »
Editions Galilée
Tauperikaka © Laurent Monlaü
Vernissage le mardi 4 décembre à partir de 18h