© Malgorzata Lempicka-Brian
Galerie Teodora 25 rue de penthièvre 75008 Paris République centrafricaine
La peinture et l’émulsion photosensible, au travers de deux processus de création distincts, évoluent séparément dans l’atelier des artistes pour se rencontrer finalement sur la toile du même tableau.
Dans sa forme de diptyque, chaque œuvre poursuit le dialogue artistique entre le photographe et peintre. Les deux parties du tableau, photographie représentative (nourrie d’une réalité objective) et peinture abstraite (reflet d’une expression intérieure) deviennent complémentaires.
Portés par deux regards, ces univers plastiques fusionnent en une vision commune, homogène et poétique.
L’écriture cursive est souvent réduite en Occident à sa seule fonction utilitaire. Sa valeur esthétique, à l’acmé des arts de l’encre et du pinceau, est le souci exclusif et millénaire des poètes et des peintres de l’Empire du Milieu.
Née d’un long apprentissage des instruments de l’écriture menés au paroxisme de leur spontanéité, la calligraphie exige l’épanouissement total des valeurs intuitives du praticien. Au-delà du sens des mots et du discours, elle sert autant que le verbe à mettre à nu l’âme du lettré qui la cultive.
Dans ses tirages photographiques sur toile, Lempicka-Brian répond ainsi par un acte spontané au rythme calligraphique des manuscrits reproduits. Les solutions salines du photographe lui servent de medium pictural pour créer des fonds riches de toutes les nuances du lavis monochrome, où s’inscrivent les traces de sa liberté gestuelle. Ses photographies s’affirment de ce fait comme des œuvres autographes uniques. Fidèle au sentiment de l’écrivain, son intervention magnifie les qualités graphiques du manuscrit porté sur la toile.
© Malgorzata Lempicka-Brian
Dans une approche complémentaire et à l’invite de la ligne manuscrite, le peintre se laisse à son tour gagner par la magie du geste et du mouvement dans des tableaux où la matière, le rendu des textures, la subtilité des tons et des couleurs répondent aussi bien au travail du calligraphe qu’à celui de la photographe.
L’héritage culturel revendiqué par les deux artistes dans leurs diptyques ne saurait toutefois atteindre à sa plénitude si leur écoute de la résonnance de chaque auteur n’était soutenue par la mémoire: mémoire de l’homme historique mais aussi réminiscence de l’atmosphère poétique et sociale de son œuvre.
L’interprétation métaphorique qu’autorise la contre¬image ou le contre-texte accolé au manuscrit des diptyques consacrés à Maïakovski et Garcia Lorca vient en ce sens concrétiser le rôle de la mémoire comme soutien de la perception intuitive dans l’acte créateur.
Dans «Garcia Lorca», l’énoncé «Sol Sombra» trace une voie où la présence de l’écrivain croise l’âme de l’Espagne.
Dans «Maïakovski», un dessin de la main du poète présente une figure zoomorphe évoquant l’ours russe qui, derrière une grille, pousse un cri: «J’aime» tracé en cyrilliques régulières. Ce cri que le poète Han Yu (768-824) définissait comme celui de l’artiste quand il s’érige en porte-parole de son temps est, à toutes les époques, le reflet d’attentes fondamentales et la matière dont l’art fait son œuvre. Il résume plus que la quête du poète et la frontière entre ses entraves et ses libertés, les aspirations de tout un peuple. Dépassant le seul espace de la photographie, il retentit dans tout le diptyque.
Pistes offertes à la conscience du spectateur, ces indices littéraires ou picturaux posent des jalons concrets dans un ensemble investi dès sa conception d’une temporalité essentiellement synchronique. Ils nous rappellent que la richesse de l’homme universel est la somme de destins individuels.
Denis BREAULT
(Extrait de catalogue « Ecrits », Centre d’Art Contemporain Rueil-Malmaison, juin 1995)
© Malgorzata Lempicka-Brian
MALGORZATA LEMPICKA - BRIAN
(née en 1966, Pologne)
Artiste photographe polonaise, vit et travaille à Paris depuis le début des années 1990. Ses tableaux photographiques et ses installations composées d’éléments tant inertes qu’audiovisuels oscillent entre projets artistiques aux connotations très sociales et regard intimiste sur l’individu et ses déchirements intérieurs.
S’appuyant sur des supports aussi divers que la toile, le verre, le bois, le métal, ses images au rendu tantôt très graphique, tantôt proches de la peinture, ou encore teintées du réalisme cru du photojournalisme transcrivent une préoccupation primordiale : faire transparaître les questionnements du rapport de la personne au monde en provoquant une émotion visuelle.
1986-91 Etudes d’histoire de l’Art à l’Université de Lublin, Pologne
1991-92 D.E.A d’histoire de l’Art à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, France
www.lempicka.net
EXPOSITIONS SELECTIONNE
2012 Galerie Plateforme, Paris, Transgressions
BWA Galeria Miejska -Tarnów/ Płocka Galeria Sztuki - Płock/ Ksiaznica Pomorska - Szczecin/
MFSK Ciekoty -Kielce/ WMBP - Łódz/ BWA Galeria Sókoł w Nowym Saczu, IX Miedzynarodowy Festiwal
Sztuki Ksiazki KORESPONDENCJA
2011 Musée National de Szczecin, Szczecin, Transgresje
Galerie Plateforme, Paris, 10 ans L’ENTREPRISE/ Journée de Coincidences
Galerie Plateforme, Paris, Je suis Bio
2010 Galerie Plateforme, Paris, Mois de la Photo-OFF/ Donne lieu à présence
2009 Foire Internationale de Poznan, Poznan, Polski Salon Sztuki
Bibliotheque Nationale, Varsovie, Collection «Livre d’Art Polonais XX-XXI siècles»
Central Slovakian Gallery, Banská Bystrica, Allégories / identité
2008 St-Art foire euroéenne a’art contemporain, Galerie Art Vitam, Strasbourg
The Affordable Art Fair, Galerie Art Vitam, Amsterdam
Foire Internationale de Poznan, Poznan, 5ème Festival d’Art
2007 Galerie Nikki Diana Marquardt, Paris, Portrait Factory
Festival international de photographie et nouveaux médias, Wroclaw, FotoSpace Valeurs privées, Paris, Le Salon
Press Club, Paris, Photographies et Toiles
2006 Galerie Nikki Diana Marquardt, Paris, Hurry Up
Laznia Nowa, Cracovie, Mois de la photographie/ Miejsca przeklete, miejsca swiete
Le Karé Magik, Boulogne-Billancourt, Oeuvres 1994-2006
Galeria 1, Lublin, Douce France
La Grande Galerie, Viry-Chatillon, Lâchés dans la nature vol.III
2004 Galerie Nikki Diana Marquardt, Paris/ Maison de la Photographie, Lille, Haute Silésie Temps des Energies
Conseil Général du Loiret, Orléans, Confrontations
2003 Galerie Nikki Diana Marquardt, The Last Factory, Paris
Espace Nesle, Paris, Assonance #1
Galeria de Arte, Sao Paulo - São José dos Campos, The Last Factory I
2002 Usine Gaupillat/ Palais de Tokio, Meudon, Work in Paris
Galerie Pryzmat, Cracovie, Nowa Fabryka
1996 Centre d’Art Contemporain – CREDAC, Ivry sur Seine, Des Séances
Galerie Nikki Diana Marquardt, Paris, Festival d’Automne
Galerie Nikki Diana Marquardt, Paris, Paris-Sarajevo
Galerija Gabrijel, Sarajevo, Art, Resistance and the English Garden
1995 Centre d’Art Contemporain, Reuil-Malmaison, Ecrits
Galerie Nikki Diana Marquardt, Who killed Walter Benjamin ? , Paris
Hôpital Charles Foix, Ivry sur Seine, Passages
© Malgorzata Lempicka-Brian
© Malgorzata Lempicka-Brian
GALERIE TEODORA
Teodora est une nouvelle galerie, située au centre de Paris au coeur du «carré rive droite » des galeries, 25 rue de Penthièvre dans le 8ème arrondissement.
Fondée en Janvier 2012 par Gérard Hermet, la galerie Teodora promeut des artistes contemporains dont les œuvres traduisent les traits de force de notre société.
Le nom même de Teodora est un hommage rendu aux deux femmes qui au sommet de la puissance de Bysance furent décisives pour faire basculer le monde du coté des images.
C’est en effet à l’impératrice Theodora que l’on doit le rétablissement de l’orthodoxie et la disparition définitive de l’iconoclasme lors du deuxième concile de 843.
Après Irène qui rétablit le culte des images lors du premier concile de 784 mais qui ne réussit pas à pérenniser cette révolution des mentalités, c’est Theodora qui finalement imposera habilement les images à l’univers de la chrétienté et permettra l’éclosion de l’art des icônes et au-delà celui des renaissances européennes.
C’est cette passion des images, cet esprit d’innovation et d’insoumission aux modes que Teodora souhaite promouvoir.