Une île © Marie Sommer
Galerie des Comptoirs arlésiens 2 rue Jouvène 13200 Arles France
Dans les demi-teintes de l’automne arlésien, on se prépare déjà à l’hiver dans la galerie du 2 rue Jouvène où Line Lavesque présente son exposition d’automne. Parlons d’abord des jeunes femmes artistes, qui sont la clef du projet de la galerie. Dans le basculement subtil de l’image, les arbres
de Marie Sommer ont encore leurs feuilles. Brenda Hoffman nous propose des fleurs séchées qui ont la fragilité intemporelle de l’inter saison. Quand à Emmanuelle Duron-Moreels, ses paysages, dans leur rigueur et leur beauté formelle, ont déjà basculé dans l’hiver. Mais nous avons aussi la
chance de pouvoir montrer quatre images glacées, à la douce violence, - de la série couleur froide - du nouveau parrain prestigieux des Comptoirs arlésiens, John Batho.
Les livres d’auteurs seront présentés dans la galerie qui présentera en outre une projection permanente de leurs images, et de celles des artistes parrains de la galerie. Sur les tables et dans les tiroirs restent disponibles des tirages de toutes les artistes associées au projet depuis sa création.
John Batho est né en 1939 en Normandie. Il se consacre à la photographie à partir de 1961. À une époque où prédomine le noir et blanc, il concentre ses recherches sur les qualités plastiques de la couleur, sur sa capacité à surprendre la perception.
Représentés à partir de 1977 par la galerie Zabriskie à Paris et à New York, ses travaux vont connaître une diffusion internationale.
Parallèlement à sa production artistique, John Batho a mené une activité d’enseignement: comme chargé de cours à l’Université de Paris VIII (département des Arts plastiques) de1983 à 1990, puis comme professeur des Ecoles Nationales Supérieures d’Art jusqu’en 2001.
Ses oeuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées, en France et à l’étranger.
Représentation : galerie nicolas silin, paris / www.galeriesilin.com
Couleur froide © John Batho
« Depuis quelque temps je suis attentif aux objets sans valeurs, aux laissés pour compte, aux solitudes éprouvées. Au cours de mes déambulations, essentiellement dans les quartiers de l’Est parisien, je me suis arrêté devant ce qu’à l’ordinaire le regard évite, ce qui gêne, encombre les trottoirs, est jeté dehors. Des objets, mais aussi des êtres humains, que la rue finit par chosifier. Au jeu des sept erreurs, la rue est gagnante.
Rebuts, épaves : canapés ou vélos désossés, meubles disloqués, restes de quelque chose, en dépôts ordonnés, placés là provisoirement avant leur enlèvement, ou fatras de misère installés pour plus longtemps. Car les épaves - à savoir objets sans propriétaire - sont récupérées ici ou là par des sans logis pour créer des parcelles d’espaces domestiques exposés aux regards des passants, entre façades et chaussée.
Ce peut être un ramassis, pauvre parodie d’abondance, parfois nomade grâce aux chariots des centres commerciaux, ou un simple matelas étalé sur la voie publique. Ce peut être aussi une couverture dissimulant une forme humaine, recroquevillée à même le macadam. Présences insolites que la multiplication dans le paysage urbain rend banales. Présences dérangeantes, parfois à l’incongrue beauté.
Comment alors concilier l’esthétique et le social, l’esthétique et l’empathie ?
J’ai fait le choix du négatif pour répondre à cette question. Ainsi, tout en saisissant le sujet dans son actualité, je le tiens à distance comme pour une lecture sur négatoscope. Cette curieuse radiographie aux couleurs inversées réclame un examen attentif, évite que le regard ne se perde dans une lecture de surface. Au lieu d’apparaître dans la couleur qu’il renvoie, le sujet se révèle dans la couleur qu’il retient : ce qui se voyait orange devient bleu, le rose devient vert, l’ombre devient lumière ... Seul le gris reste gris.
La vision en couleur froide qui en résulte, d’une beauté étrange, perturbe et désigne la crudité du réel, voile les identités pour en mieux dire l’affligeante universalité ». John Batho
Brenda Hoffman, franco-argentine, est née en 1975 à Buenos Aires Elle vit et travaille à Paris.
Après des études audiovisuelles (Diseño de Imagen y Sonido, Maîtrise de cinéma, Université de Buenos Aires, 1997), elle travaille comme assistante de réalisation dans le cinéma et la télévision, et comme maître-assistante à l'université.
En France, elle rencontre Georges Fèvre (tireur de Robert Doisneau, Koudelka, Henri Cartier Bresson, entre autres) avec qui elle apprend l'écriture de la lumière dans la chambre noire.
Sa production photographique est centrée à ses débuts sur le photoreportage, puis sur le paysage et les recherches sur la flore à travers la technique du photogramme.
En 2010, elle est récompensée par le 1° prix de la Nuit de la Photographie Contemporaine pour la série Photogrammes (Cyrille Deflandre, commissaire, Viviane Esders, présidente du jury).
En 2011, elle a été invitée à présenter sa série "Le Tigre derrière la brume" au Museo de Arte Tigre de Buenos Aires en Argentine, où son travail fait maintenant partie de la collection permanente du musée.
Elle fait ses propres tirages en laboratoire noir et blanc et expose depuis 2004 en France, Argentine et Uruguay.
Publication: « Face à la mer » livre d’art comprenant cinq poèmes d’Alfonsina Storni et cinq photogrammes, Editions Arichi, 2009.
Le Tigre derrière la brume, livre d'artiste sur des paysages du fleuve de La Plata, dans la region du Tigre, en Argentine.
Comprenant dix-sept images en noir et blanc, numéroté à cinquante exemplaires et disponible à la galerie des Comptoirts arlésiens.
Photogrammes © Brenda Hoffman
Emmanuelle Duron-Moreels est née le 2 mai 1978. Elle vit et travaille à Paris.
2003 - DNSAP, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Paris.Félicitations du jury à l’Unanimité.
Expositions
- (à venir) exposition collective, Stattberlin Galerie, Berlin, Allemagne.
- L’espace d’un instant, La Mire, Orléans, France.
- Observer la ville, Galerie Villa des Tourelles, Nanterre, France.
- Una mirada restropectiva, Institut Français, Madrid, Espagne.
- Laisser filer et retenir, La Générale en Manufacture, Sèvres, France.
- Paysages, Centre d’Art Contemporain, Pontmain, France.
- Artistas de la Casa de Velázquez en el siglo XX1, Theatro principal, Burgos, Espagne.
-The white patch had become a place of darkness, Galerie HO, Marseille, France.
(commissariat Guillaume Constantin).
- Acquisitions 2007, Artothèque, Angers, France.
- Salon de Montrouge, Montrouge, France.
- Artistes de la Casa de Velázquez, Domaine départemental de la Garenne Lemot, Clisson, France.
- Résidents, Casa de Velázquez, Madrid, Espagne.
- Résidents, Institut de France - salle Comtesse de Caen, Paris, France.
- Portraits Contemporains, Grand Théâtre, Angers, France.
- Estampa, Madrid, Espagne.
- Résidents, Casa de Velázquez, Madrid, Espagne.
- Résidents, Espace Cardin, Paris, France.
- L’œuvre instable, Aponia, Centre d’Art Contemporain, Villiers sur Marne, France.
- Félicité…, Salle du Quai Malaquais, ENSBA, Paris, France.(commissariat : Eric Corne & Maria de Corral).
- Ympäritaidetapahtumat ; Oranki-project, Pello, Finlande.
Résidences
- La Générale en Manufacture, Sèvres.
-«Écritures de Lumière», Centre Photographique d’Île-de-France, Pontault-Combault.
- Casa de Velázquez, Madrid, Espagne.
Prix et bourses
- Drac Île-de-France, bourse d’aide à l’installation, Paris
- Prix Georges Wildenstein, Paris.
- Prix Nicolas Feuillatte, section multimédia, Paris.
- Erasmus à la Kuvataideakatemia, Helsinki.
Publications
- Catalogues des expositions : L’espace d’un Instant, The white patch had become a place of darness ;
Una mirada retrospectiva ; salon de Montrouge.
- Catalogue des artistes de la Casa de Velázquez, Madrid.
- Catalogue de la 13ème édition d’Estampa, Madrid,
- Cd rom / catalogue des diplômés de l’ENSBA, Paris .
Articles et textes
- Latences et présences, article de Christian Gattinoni, in « La Critique ».
- Les traces de l’indicible, Marc Bembekoff.
Acquisitions
- Artothèque d’Angers
- ENSBA
- Académie des Beaux-Arts
- Collections privées
© Emmanuelle Duron-Moreels
Marie Sommer est née en 1984. ENSAD Paris 2006 - 2009 / ENSP Arles 2009 - 2012
09-2012 - Festival Manifesto - Toulouse.
07-2012 - Miracle Oracle - Galerie Comptoirs Arlésiens - Arles.
05-2012 - Galerie Fontaine Obscure - Aix en Provence.
02-2012 - Publication d'un portfolio dans le numero 138 de A Day Magazine - Thailande.
02-2012 - Signature de livre - Atelier de Visu - Marseille.
11-2011 - Vente aux enchères du Salon de Montrouge.
08-2011 - Le livre Teufelsberg est présenté dans le cadre du Prix du Livre - Rencontres Internationales de la Photographie d'Arles.
07-2011 - R.I.P - Exposition de l'association des étudiants de l'ENSP - Eglise saint julien - Arles.
07-2011 - Libraire Forum/Harmonia Mundi - Arles - Signature avec Filigranes éditions.
07-2011 - Oh my Book ! - PCF d’Arles.
07-2011 - 10-2011 - Galerie Comptoirs Arlesiens de la jeune photographie- Arles
05-2011 - Le Bal - Paris.
05-2011 - 56° Salon De Montrouge - La lalangue de ta Mémère - comissariat de Jean-Yves Jouannais.
04-2011 - Salon du Livre de Metz.
04-2011 - Galerie Eponyme - Bordeaux - Itinéraires des photographes voyageurs.
03-2011 - Workshop Ecoles Internationales avec Antoine D'Agata - Marseille - Atelier de Visu.
04-2011 - Les Voix Fluviales - Église des Frères Prêcheurs - Arles.
11-2010 - Paris-Photo - Signature du livre Teufelsberg - Filigranes éditions.
2012-2013 - Casa de Velazquez à Madrid
UNE INITIATIVE ASSOCIATIVE POUR DES IMAGES ACCESSIBLES À TOUS
L’association À Travers le Paysage développe en France depuis 1994, des actions de promotion et de valorisation de la photographie.
À Travers le Paysage a choisi de mettre son expérience et sa compétence au service d'un projet de lieu permanent de rencontre entre les jeunes artistes photographes, leurs œuvres, et les visiteurs de la ville d'Arles.
Arles est une capitale de la photographie, grâce aux Rencontres et à son excellente École nationale. Pourtant il n’est pas si facile à ses visiteurs d’accéder avec simplicité tout au long de l’année à des images originales d’artistes divers.
La galerie des Comptoirs Arlésiens de la jeune photographie,que dirige Line Lavesque, se veut un lieu ouvert, dans lequel de jeunes photographes, aux qualités artistiques prometteuses, ont l’occasion de présenter leurs premières œuvres, et dans lequel les visiteurs ont la possibilité d'acquérir des tirages encore très accessibles.
Une émulation collective, un outil commun
La galerie des Comptoirs Arlésiens de la jeune photographie présente les œuvres de jeunes auteurs photographes soigneusement sélectionnés, notamment dans le vivier des écoles d'art françaises.
Des contacts, en Belgique, en Espagne, en Italie, et chez nos autres voisins méditerranéens élargissent nos présentations. D’autres rencontres, aux Etats-Unis, à Cuba ... nous permettront de présenter progressivement un panorama de la jeune photographie internationale.
Des artistes reconnus ont manifesté leur intérêt pour cette initiative qu'ils souhaitent parrainer. Ils présentent eux aussi quelques unes de leurs œuvres. Les premiers parrains artistiques sont Jane Evelyn Atwood, John Batho, Thibaut Cuisset, John Davies, Jean-Michel Fauquet, Michael Kenna, Bogdan Konopka et Bernard Plossu.
Soutenu par la ville d’Arles, aidé par le laboratoire VOIES OFF, le projet coopératif de la galerie a suscité, depuis sa première exposition l’été dernier, beaucoup de réactions positives. Elle a bien vendu les jeunes auteurs et a réusi un de ses chalanges, susciter des vocations de jeunes collectionneurs.