« Olivier, Sicile, 2500 ans» © Franck Landron / agence révélateur - Tirage pigmentaire sur papier Lokta du Népal, encre de Chine, résine rouge, 150x100cm © Franck Landron
Mois de la Photo-OFF 2012 Paris Photographique 6 cour St. Pierre 75017 Paris France
Galerie La Ralentie 22-24 rue de la Fontaine au Roi 75011 Paris France
Dans cette série sobrement intitulée « Tree », Franck Landron part à l’orée de la photographie pour pousser cette dernière vers un nouveau territoire picturale. En osmose avec son sujet, ses tirages semblent vivants, organiques, rugueux. Aussi la tentation du toucher est grande. Les arbres de Franck Landron prennent relief sur les supports les plus divers, subissent les interventions les plus inattendues. Ses œuvres sont au croisement de la photographie, de la peinture et de la gravure.
Au gré de ses voyages, Franck Landron a saisi quantité d’arbres, d’essences communes ou précieuses, frêles ou robustes, à feuilles
caduques ou persistantes. à la manière d’un botaniste, il collecte les différentes espèces, les enregistre photographiquement de
manière méthodique. Il constitue alors un premier album de photographies. Uniquement de photographies.
Puis il se plonge au cœur de la matière. Sa volonté est de retrouver dans chaque tirage l’écorce de l’arbre, la vibration de son feuillage, le vieillissement et le pourrissement que les éléments et les saisons lui impriment.
Ses images sont elles même tirées sur les papiers et les supports les plus divers, collectés eux aussi aux quatre coins de la planète : papier contenant des fleurs, écorces d’arbres, papyrus, tissus, etc. Le relief de ses matières insuffle aux photographies de Franck Landron une sensualité tour à tour douce et violente. Il n’hésite pas au besoin à malaxer cette matière, à éprouver physiquement le rendu souhaité, en ajoutant vernis ou résine, brûlant et/ou rayant les surfaces.
«Pin, Japon» © Franck Landron / agence révélateur - Tirage pigmentaire sur papier mexicain fait a base de Cactus, encre de Chine, 220x100 cm
Ses arbres deviennent de véritables personnages vivants, de tailles et d’humeurs différentes. Il les sort de notre réalité quotidienne et en fait des personnages de contes et légendes, parfois menaçants, parfois rassurants. Dans leur ombre, en contemplant leur hauteur, nous redevenons des enfants qui s’imaginent perdus, s’inventant des aventures extraordinaires dans un pays magique. Nous nous engageons dans un parcours initiatique et introspectif, où l’arbre participe de la symbolique de la forêt, réceptacle de nos peurs ancestrales et des nos fantasmes.
Loin de tout naturalisme, en les soustrayant parfois à leur environnement immédiat, en les isolant, en les détourant de vide, nous pouvons interpréter à loisir les arbres de Franck Landron.
C’est alors que l’artiste devient Franck notre guide dans cet univers composite et dense, au cœur de cette forêt réinventée. Il est le
garde forestier, celui qui connaît ces géants, soulève les ramages, écarte les branchages. Il nous invite à pénétrer par delà l’orée.
Franck Landron
Depuis l’âge de 13 ans, jour où il a reçu son premier appareil photo, Franck Landron collecte des traces de sa
réalité. De son «Journal extime», carnet photographique intime, en passant par «à Terre», jeu entre géométrie et topographie, jusqu’à «Tree», sa dernière série confrontant la représentation et la symbolique de l’arbre à la matière photographique et picturale, Franck Landron renouvelle sans cesse son expression visuelle. Sa recherche plasticienne lui autorise toutes les manipulations physiques de l’image, l’exploration de nouveaux supports, l’adjonction de matière sur la surface, ou l’altération de celle-ci.
Avant d’être un artiste, il est un artisan qui glane, avec confiance, toute la matière nécessaire à l’édification d’une œuvre qui restera toujours en chantier. Sans angoisse, partout où il se trouve, avec discrétion, voire à l’insu du regard de l’autre, il se remplit, jour après jour, de l’infinité des couleurs de l’existence. Que cherche-t-il ? Rien qu’il ne puisse exprimer à travers les mots, juste une présence au monde, une captation instinctive de ce qu’il ne faut pas perdre et qui appartient à tous.
Sans titre © Franck Landron / agence révélateur - Tirage pigmentaire, émail à froid, résine, 150x100 cm
Photos et vignette © Franck Landron