© Christophe Jacrot.
Galerie de l'Europe 55 rue de Seine 75006 Paris France
Festival Photo de Saint-Germain des Prés Place Saint-Germain des Prés 75006 Paris France
" J'aime les photographes qui racontent des histoires, comme Grégory Crewdson, Saul Leiter, Elliot Erwitt, Ernst Haas ... Si j'explore depuis plusieurs années le monde sous les intempéries, c'est parce que le mauvais temps est chargé d'une incroyable densité romanesque. Ma démarche est aussi esthétique : je cherche à faire de belles photos. Ce n'est pas très bien vu aujourd'hui ... Dans le monde de l'art, le beau et le narratif ne sont pas dans l'air du temps. Je me situe donc résolument dans le mauvais temps !"
Voyageur solitaire, Christophe Jacrot arpente inlassablement les rues des grandes métropoles de l'hémisphère nord depuis plus de cinq ans : toujours par gros temps ! Il revient à la Galerie de l'Europe à l'occasion du mois de la photo et dans le cadre du 2e festival photo Saint-Germain-des-Prés, avec une série sur la neige.
Christophe Jacrot est le seul photographe dont le travail parle exclusivement sur les intempéries. Profondément humaniste et originale, son oeuvre se situe à la confluence de deux lignés artistiques extra-européennes. l'une picturale, est marquée par les grands estampistes japonais, qui ont toujours affiché une prédilection pour le "mauvais temps" avec notamment Hiroshige ("Averse sur le pont Ohashi", "Le monastère Kinryuzan") et Kawase Hasui, le grand maître de la neige et de la pluie.
La démarche artistique de Christophe Jacrot se situe également dans la droite file des photographes américains des rues comme Saul Leiter, qu'il admire tout particulièrement, et dont les clichés pris sur le vif racontent sur un mode phénoménologique et sensible l'individu urbain.
Avec "Neige", Christophe Jacrot poursuit son exploration des grandes villes pour nous offrir des images de Paris, New York, Chicago ou Bologne, transfigurées sous des averses de flocons. Vaporeux, flottants, évanescents, souvent pris la nuit, ses clichés subliment la solitude mélancolique de l'être contemporain et la fragile beauté de son univers artificiel.
"J'aime les images qui se suffisent à elles-mêmes et n'ont pas besoin, pour exister, que l'on surimpose un discours".
Vignette © Christophe Jacrot.