Rui Calcada Bastos, "Par terre", Bruxelles, 2012.
Espace Contretype 1, avenue de la Jonction 1060 Bruxelles Belgique
"PAR TERRE" de RUI CALCADA BASTOS
"Par Terre" est le dernier travail réalisé par Rui Calçada Bastos. Pendant sa Résidence d'artiste à Bruxelles en 2011, il a assidûment fréquenté le marché aux puces de la Place du Jeu de Balle. Ce travail, qui comprend photographies et vidéos, montre le bric-à-brac et autres débris caractéristiques de ce lieu. Images et restes divers - un verre brisé, un rapport économique ou un mouchoir taché de sang - sont présentés comme les décombres de cette place, par terre.
Par ailleurs, une vidéo dépeint les chiffonniers locaux et leurs déambulations au milieu du "capharnaüm des déchets". Rui Calçada Bastos marche ici sur les traces de sa précédente exposition, intitulée "If you're going through hell, keep going", pour un art engagé dans le monde et son état de crise actuel.
"MYSTERY GUEST" de NOE SENDAS
Implacable collectionneur d'images, Noé Sendas a toujours attribué aux photographies - tirées de scènes de cinéma ou de livres d'histoire de l'art, par exemple - un rôle crucial dans ses vidéos, sculptures et collages.
Depuis 2010, Sendas se consacre presque exclusivement à la photographie, principalement en recherchant, collectionnant, et s'appropriant des images existantes de photographes inconnus, de façon à manipuler et subvertir les originaux, comme s'ils étaient des oeuvres sculptées tridimensionnelles.
Tous les travaux présentés à l'Espace Photographique Contretype sont inédits et ont pour point de départ une boîte noire trouvée à la Place du Jeu de Balle pendant sa Résidence d'artiste à Bruxelles en 2011. Cette boîte noire contient une collection de plus de 800 négatifs stéréoscopiques et de cartes de visite, réalisés par un photographe belge inconnu entre 1897 et 1960. Ces images trouvées ont ensuite été retravaillées et transformées par Noé Sendas.
Noé Sendas, "Carte de visite", 2012.
"PARALLAXE" de CLEMENT MONTAGNE
"Que ce soit la nature morte, le portrait, l'autoportrait, la notion de genre structure mon travail photographique. Chaque genre est traité indépendamment des autres, mais constitue une partie du travail. Je tente alors d'articuler par exmeple un autoportrait à une nature morte, j'observe ce qui se produit dans les associations d'images de natures différentes, puis je poursuis mon travail à partir de ces nouvelles données. Mon travail a une dimension expérimentale dans le sens où il manifeste la recherche d'une identité en tant qu'auteur. En effet, je ne travaille jamais à partir d'un sujet précis et avec telles ou telles particularités ou spécificités photographiques qui structureraient un projet, mais à partir de mes désirs et de mes préoccupations photographiques.
A l'image de l'aveugle, j'avance par tâtonnements et le travail prend forme dans le doute, ou plutôt dans une affirmation du doute. Les particularités photographiques émergent au fur et à mesure, se conjuguent et se confrontent les unes aux autres.
L'importance de la lumière est essentielle dans mon travail. Parfois, la lumière révèle quelque chose que je n'avais pas vu. Ainsi, j'accueille volontiers l'accident dans la création d'une image et j'essaie de l'apprivoiser afin de pouvoir tenter de le maîtriser et de la déclencher à nouveau. Je reste entièrement fidèle à la conception de la photographie telle que la définit G.Winogrand, pour qui photographier les choses revient à voir à quoi elles ressemblent une fois photographiées. Il y a donc ici, comme point de départ, un manque de confiance dans ce que la réalité nous fournit des choses visibles. D'ailleurs, mon parcours photographique m'a amené à me confronter à la résistance des choses photographiées quelles qu'elles soient, et à exploiter cette résistance afin de jouer avec les faux semblants de la réalité."
Clément Montagne, extrait de la série "Parallaxe", 2012.