Musée national d'art moderne, Paris Exposition 1953 Mural photographique : "Le Modulor" ©Willy Rizzo
Fondation Le Corbusier Maison La Roche 10, square du Docteur Blanche 75016 Paris Site : http://www.fondationlecorbusier.fr
Willy Rizzo réalise à la fin de l'année 1953 une série de portraits de Le Corbusier, dont 3 photographies ont été publiées dans le magazine Paris
Match. Une grande partie du travail de Willy Rizzo a été faite en moyen format couleur. Ces photographies n'ont pas été publiées depuis cette da-
te. Dans le cadre des manifestations organisées à La Chaux-de-Fonds sur le thème des relations entre Le Corbusier et la photographie, la Fonda-
tion Le Corbusier présente, en collaboration avec Willy Rizzo, une sélection de tirages originaux, en couleur et en noir et blanc, dans la galerie et le
hall de la maison La Roche.
Publié dans le numéro 253 du 30 janvier 1954, sous le titre "Génial et amer, admiré et injurié, architecte du bonheur, visionnaire de la cité future :
Le Corbusier", l'article signé de Maurice Diricq est illustré par les photographies réalisées au mois de décembre 1953 au cours de plusieurs séan-
ces dans des lieux différents : l'appartement de Le Corbusier à Boulogne, l'atelier de l'architecte, 35 rue de Sèvres à Paris, le musée national d'art
moderne ou encore l'atelier de Baudouin qui réalise les cartons des tapisseries dessinées par Le Corbusier.
Les images issues de cette campagne et qui réapparaissent aujourd'hui constituent un témoignage exceptionnel sur l'homme, sa manière de vivre
et son activité professionnelle et artistique.
Certains de ces instantanés ont fait le tour du monde. C'est le cas notamment des clichés où Le Corbusier pose devant le tableau noir de l'atelier
où il vient de dessiner la "Ville radieuse", photo qui sera d'ailleurs de nouveau publiée par Paris-Match à l'occasion du décès de Le Corbusier au
mois d'août 1965 ; c'est aussi celui de la photo où l'on voit Le Corbusier entouré de ses collaborateurs de l'atelier, 35 rue de Sèvres, venus du
monde entier pour travailler à ses côtés. D'autres photographies constituent de véritables découvertes, notamment parce qu'elles ont été réalisées
en couleur alors que les nombreux témoignages dont nous disposions jusqu'à présent étaient en noir et blanc.
Ces images nous offrent aussi un visage plus inattendu de Le Corbusier. On a le sentiment qu'au cours de ces séances, il a pris le parti de se lais-
ser diriger, se prêtant avec beaucoup de complaisance aux exigences du photographe. On le voit successivement souriant et détendu, posant
comme une star, jouant les scènes d'intimité, inquiet…Ces images nous laissent imaginer qu'une très grande connivence s'était établie entre les
protagonistes. Willy Rizzo familier des "people" de son époque savait les apprivoiser et les surprendre…
Musée national d'art moderne, Paris Exposition 1953 Peinture : Je rêvais ©Willy Rizzo
Biographie Willy Rizzo
22 octobre 1928 : Naissance de Willy Rizzo à Capodimonte, quartier de Naples en Italie.
Très tôt il se passionne pour la photographie. Dès l'âge de12 ans, il photographie ses amis au Lycée Italien de Paris avec l’appareil offert par sa mère, un Box Ag-
fa.
1939 : Accomplit ses premières armes à l’école Harcourt avec le portraitiste Pasqualini.
1944 : Achète son premier Rolleiflex au marché noir et rencontre un merveilleux photographe qui deviendra son idole, Gaston Paris. Il travaille pour Ciné Mondial,
court les studios de Billancourt, Joinville et des Buttes-Chaumont photographiant différentes personnalités.
1945 : Obtient une des toutes premières cartes de presse la n° 1816, qu’il conserve toujours avec lui.
Il est engagé par Images du Monde à la libération et part en Tunisie photographier les champs de bataille de la Ligne Mareth. Il est recruté par le magazine Point
de Vue (plus axé sur l’information et le grand reportage). Life Magazine lui achète son reportage sur le procès de Nuremberg et en fera sa couverture.
1946 : Max Corre l'embauche à France Dimanche, très axé sur la vie privée des célébrités et l'envoie couvrir le premier festival de Cannes. L’Amérique l’attire et il
y part pour l’agence Blackstar sans limite de frais. Il découvre Londres, New York, la Californie et réalise de nombreux reportages sur les stars de l'époque : Ri-
chard Avedon, Édith Piaf au Versailles, Gregory Peck, Gary Cooper, Anne Baxter… Il signe ainsi ses premières couvertures de Ciné Mondial, France Dimanche
et Images du monde.
1948 : Hervé Mille le contacte à New York pour le compte de Jean Prouvost qui lance un nouveau magazine en couleurs, Paris-Match.
1949 : En mars, Willy signe la première couverture en couleur de Paris-Match avec Winston Churchill, numéro triple zéro.
1954 -1969 : Jean Prouvost lui demande d’assurer la direction artistique de Marie-Claire et la responsabilité du service photographique. Il est l'auteur de la pre-
mière une du magazine.
Il conserve la gestion de ses droits d'auteur qui lui permet de vendre ses images à d’autres titres.
1959 : Alexander Liberman, directeur artistique de Condenast lui demande de travailler pour Vogue Amérique. Il travaillera ensuite pour les éditions française et
italienne.
1969 : Willy part vivre à Rome et commence à dessiner des meubles, fatigué du style minimaliste et suédois en plein essor à cette époque. Il crée un style qui est
propre : table basse en bois laqué, mélange d'acier et de laiton aux lignes pures. Il fonde un atelier de fabrication et diffuse ses meubles dans de nombreux points
de vente dans le monde. Ses créations sont reconnues et appréciés aux États-Unis et en Europe.
1973 -1975 : Parallèlement à sa nouvelle passion pour les meubles et la décoration, il devient directeur artistique à Milan et couvre les collections pour Vogue Ita-
lia, Linea Italiana et Mademoiselle.
1985 : S’installe à Paris tout en continuant à se consacrer à la photographie et au design entre Rome et New York.
2009 : Ressent le besoin d’être plus près de ses créations et de suivre leur développement. Il ouvre son studio de Design et Photographies, 12 rue de Verneuil
dans le 7e arrondissement de Paris.
2012 : Plus de 70 ans après son premier clic Willy Rizzo ne se lasse jamais de prendre en photo « Ses Stars ».
Appartement, 24 rue Nungesser et Coli, Boulogne-Billancourt Atelier. Peintures : Le Grand Ubu (1949), Taureau IV, Androuet (1953) © Willy Rizzo
Photos et vignette © Willy Rizzo