O Masculin © Karine Pelgrims agence révélateu
Etoile du nord - Théâtre 16 Rue Georgette Agutte 75018 Paris France
échos photographiques avec Maxence Rey et Françoise Tartinville
«Je me suis assise dans un coin au début pour regarder.
J’ai pris des notes, les mots de Maxence et Françoise.
Je me suis rapprochée, j’ai participé, un peu.
à la fin, j’ai fait des photos.
Dedans, dehors.
Recueillir les sensations et impressions.
Traduire un mouvement dépouillé et sensible.
Brut. à fleur de peau».
Karine Pelgrims
«o Féminin, o Masculin» inaugure la deuxième année de résidence à L’étoile du Nord des photographes représentés par l’agence révélateur.
Karine Pelgrims a pu être le témoin privilégié des travaux et des échanges entre les chorégraphes et les participants aux ateliers. Uniquement des femmes pour ceux de Maxence Rey, uniquement des hommes pour ceux de Françoise Tartinville. L’occasion pour la photographe d’une écriture complice, mais libre et indépendante, sur la relation corps-espace, thème qui traverse une grande partie de sa recherche photographique.
Pour les deux ateliers, Karine Pelgrims a procédé en deux temps, une phase d’observation, de prises de notes, de captures d’images à distance. Saisissant le mots, les respirations, les gestes. Discrètement, progressivement.
Puis en tissant une relation de proximité et de confiance avec les deux chorégraphes et les participants des ateliers. En participant parfois.
o Féminin
L’atelier « Corps et féminité » de Maxence Rey a réuni une quinzaine de femmes adultes de cultures différentes, bénévoles, sans limite d’âge, avec ou sans pratique corporelle préalable. Plus qu’un laboratoire de pratique artistique dansée, cet atelier s’envisage comme un espace singulier de partage au féminin, à travers le regard, la respiration, le geste et le mouvement, la rencontre et la parole. C’est autour de la problématique de la corporéité féminine et ses multiples représentations dans l’art, soulevée dans la création chorégraphique de Maxence Rey, «Sous ma peau», que l’atelier se déploie. Cette pièce inédite sera présentée à L’étoile du Nord durant l’exposition « O Féminin, O Masculin ».
O Féminin © Karine Pelgrims agence révélateur
o Masculin
Parallèlement à ses créations, Françoise Tartinville crée et co-anime des ateliers privilégiant une approche de la danse principalement basée sur le souffle et la dissociation du mouvement. Elle y associe régulièrement des outils interactifs (capteurs de mouvements, de souffle...). Francoise Tartinville nourrit « Intérieur Crème », triptyque sur la thématique du masculin, de ces ateliers au cours desquels elle travaille exclusivement avec des groupes d’hommes, de tous âges, de toutes cultures ou origines. Le masculin est ici entendu comme spécificité ou particularité au regard du féminin.
L’acte II qui sera donné durant le temps de l’exposition à L’étoile du Nord présente une approche encore plus plastique du corps liée au masculin : dans son volume, sa matière, ses aspérités.
Le travail photographique de Karine Pelgrims s’est développé simultanément autour de ces deux pôles, masculin et féminin. D’abord à distance, le regard de Karine Pelgrims s’est rapproché des sujets, des corps, des mouvements. Sa démarche sensible et plasticienne a été la même pour chaque atelier.
O Masculin © Karine Pelgrims agence révélateur
Dans la démarche de Maxence Rey, la photographe s’est particulièrement intéressée à ces moments d’intimité, de quasi méditation, durant lesquelles les participantes se sont concentrées sur des moments heureux, les yeux fermés. Karine Pelgrims leur a alors demandé à quoi elles pensaient à ce moment précis. Elle a récolté également leurs impressions, et les notes écrites que les participantes rédigeaient en fin d’atelier. Ces pensées et ce moment d’intimité, de respiration, elle les a retranscrits dans une série de diptyques associant le visage de chaque femme à chaque pensée.
C’est cette sérénité, ce moment de confiance entre femmes, durant ces ateliers, que Karine Pelgrims a su capter, interpréter et transcender.
Cette nouvelle série photographique s’inscrit naturellement dans les recherches de Karine Pelgrims sur la féminité, le déracinement, et dans un questionnement à la fois social, mais également sensuel et intime.
Pour aborder le masculin, à travers les ateliers développés par Françoise Tartinville, l’approche de Karine Pelgrims s’est aussi attachée à l’intériorité, à la respiration, aux yeux clos. Mais la vision de la photographe donne ici une large part au mouvement, à la confrontation ou à l’harmonie.
Karine Pelgrims a sorti les participants de l’atelier. Dans l’espace urbain, elle a recréé et s’est appropriée les questionnements de la chorégraphe. Par deux ou en solo, elle fige un lâcher-prise faisant appaître la douleur, la sensualité, la fragilité de l’homme confronté à son univers intime et à l’extérieur. Diptyques et images isolées proposent une cartographie du masculin et du territoire de la ville, poursuivant en cela les travaux précédents de Karine Pelgrims sur les « garçons », la ville, la banlieue et la culture urbaine.
Photos et vignette © Karine Pelgrims