© Alain-Gilles Bastide
Mois de la photo 2012 Maison européenne de la Photographie 5/7 rue de Fourcy 75004 Paris France
Un sage a dit : « Il y a bien un autre monde mais il est en celui-ci. » Notre univers est hanté mais non par des fantômes : par des présences. Les japonais disent : « Ceux qui croient aux fantômes sont ceux qui ne savent pas regarder la nuit ». Les yeux qui ne savent pas voir sont aveugles aux présences. L’artiste et le poète ne sont pas des chercheurs d’au-delà mais des voyants de la présence.
Il est des moments où la faculté de voir rejoint la faculté de rêver. Elles se rejoignent en un lieu mystérieux et profond.
© Alain-Gilles Bastide
Et c’est alors qu’il faut parler de la faculté de voyance. Elle est de voir ce que tout le monde voit mais sans jamais le regarder. C’est là, devant, mais bien peu le regardent car il faut pour cela avoir ressenti le monde comme présence et non seulement comme apparence.
Quand tout devient présence, sous les yeux d’un artiste, se lèvent d’autres présences jusque-là invisibles. Le monde se dédouble, se détriple, se révèle beaucoup plus riche, hanté, non par des fantômes, mais habité par un surplus de présences.
Pensez-y en regardant les images de Alain-Gilles Bastide.
Jean-Claude Lemagny
Paris, février 2008
© Alain-Gilles Bastide