© Kares Le Roy
Les ZOOMS ont été créés afin de soutenir et de mettre en valeur le métier de photographe et de sensibiliser le plus grand nombre à la difficulté de l’exercer. Les ZOOMS souhaitent servir la cause de la photo, et plus spécialement sa pratique, dont le salon est un moment clé pour les passionnés de photographie.
Ils mettent à l’honneur deux photographes professionnels, élus l’un par la Presse Photo, l’autre par le vote du public sur le site www.lesalondelaphoto.com.
Le ZOOM de la presse photo
10 rédacteurs en chef ou directeurs de rédaction désignent chacun, un photographe professionnel «émergent» (français ou installé en France), encore peu connu ou pas assez reconnu, que son parrain ou sa marraine voudra révéler au grand public.
Le ZOOM du public
Le vote du public s’effectue sur le site (www.lesalondelaphoto.com), les nominés y sont présentés, avec 5 photos chacun, leur biographie et l’éloge de leurs parrains respectifs.
Les deux lauréats, révélés le 2 octobre, seront exposés au Salon de la Photo 2012.
EMMANUEL BERTHIER
présenté par Nicolas Meriau, rédacteur en chef du magazine IMAGE & NATURE
Une anecdote pour commencer cette présentation d’Emmanuel Berthier, poulain d’Image & Nature pour l’édition 2012 du concours des Zooms. C’était au début des années 2000, sur les rives duVarangerfjord, en Norvège. Emmanuel, de retour de plusieurs semaines d’expédition dans la taïga, croise un célèbre photographe de nature français qui lui confie un étrange sentiment d’angoisse face aux paysages grandioses de la côte norvégienne, et le besoin de retourner parmi les arbres, dans l’intimité de la forêt. Pour Emmanuel, c’est tout le contraire. La forêt l’a rendu un peu claustrophobe et ce retour vers la côte, il le vit comme une libération, comme « une bouffée d’oxygène » ! Car il aime avant tout le grand air et les grands espaces, quand le regard porte loin. Ce goût pour les vastes étendues et l’ailleurs marque profondément sa photo. Aussi, quand on contemple ses images, qu’elles représentent la Bretagne, la Mongolie ou les régions polaires, on ressent immédiatement un sentiment de liberté et, on le jurerait, comme un souffle d’air pur sur le visage !
C’est là qu’est la force et l’art de ce breton de 34 ans, naturaliste de formation et photographe-explorateur de métier. Jamais en retard d’un voyage, il n’aime rien tant que la découverte de nouveaux pays et la quête de nouvelles sensations visuelles. Une nature imposante, peu marquée par l’empreinte de l’homme, y pourvoit généralement. Se sentir tout petit, rien de tel pour retranscrire la sensation d’immensité sur ses images ! Pour présenter son travail, Emmanuel a choisi des images de Bretagne, montrant des goélands dans la tourmente, de Quiberon au cap Frehel en passant par la pointe du Raz. « J’aime ces images, explique-t-il, car elles montrent la nature que j’aime, puissante et vraie. Elles véhiculent, du moins je l’espère, ce sentiment d’authenticité et de sauvage que je recherche sans cesse pour mes photos... quelque chose de pur et de fort ! »
Nicolas Meriau
Emmanuel Berthier : © Pointe du Raz
SEBASTIEN HAMELINE
présenté par Guy Boyer, directeur de la rédaction du magazine CONNAISSANCE DES ARTS
Véritable enquête sur le terrain, cet ensemble d’images du jeune Sébastien Hameline mélange photo-journalisme humaniste et recherches esthétiques. Il s’agit d’une plongée faite en 2011 dans la communauté de Wulu, petit village Bunun de l’île de Taiwan. En suivant la vie des écoliers de cette tribu, Sébastien Hameline enregistre avec gravité et parfois une pointe d’humour la question de la transmission des traditions.
Guy Boyer
Sébastien Hameline : © Petite pause dans la classe des CP
JEAN-MARIE HURON
présenté par Stéphane Brasca, directeur de la rédaction du magazine DE L’AIR
Dans la catégorie photographe taiseux, Jean-Marie Huron truste les premières places. Il a du mal avec les mots. Donc il dit avec des photos. Aux autres, étranges étrangers qui ne savent que communiquer avec des démonstrations, justifications, allocutions, de se débrouiller avec ses Histoires naturelles. Longtemps, ce jeune homme de 48 ans a traité pour les news magazines l’actualité.
Des photos en rafale, le temps qui file, l’obligation d’être là où il faut être. Lorsqu’on voit son travail depuis une dizaine d’années, on se dit qu’il a dû sacrément se faire violence pour suivre la campagne électorale de « machin » ou couvrir la banlieue en feu. Avec le déclin du photojournalisme, et certainement une prise (une crise) aiguë de conscience, il a changé de cap.
Quitté Lyon pour Marseille, sa petite colline pour les calanques qu’il a vues par-dessous (avec un masque et un appareil photo) et par-dessus (avec un canoë-kayak et un appareil photo). Son naturel étant revenu au galop, Jean-Marie Huron s’est ainsi mis à l’écoute des éléments, maritimes, terrestres. De la mer à la terre il s’est égaré, suivant sa route, communiquant la langue dans sa poche avec les arbres, les pierres, l’orage, les poissons ou le vent.
En résumé, il a fait ce qu’il aimait, s’attelant, sans autre pression que celle qu’il veut bien s’infliger, à un travail au long cours, près de chez lui. Il relate l’origine du monde sans avoir à le traverser, considérant que le début de l’Histoire est l’histoire de tous. Il contemple. S’ébahit. Profite. Il jouit de la beauté du monde débarrassé de ses hommes, de ses machines et pourtant façonné par eux. Il s’enquiert de territoires vivants, en perpétuel mouvement. Il s’arrête sur un arbre mort, une roche qui lentement se pigmente, traque la violence d’un paisible ruisseau.
Il a une façon de s’approcher de la matière qui l’éloigne du land art, de la photo de paysage. Il est dans le portrait, dans l’introspection. Il fouille la terre, la mousse, l’écume. On sent à travers ses images un épanouissement personnel, une alliance entre l’auteur et son sujet. Quelque chose qui évoque la sincérité, le désintérêt. Du pur art que je me propose cette année de présenter aux Zooms de la photographie à travers un pot-pourri d’histoires naturelles glanées depuis une dizaine d’année.
Stéphane Brasca
© Jean-Marie Huron
KYRIAKOS KAZIRAS
présenté par Denis Boyard, rédacteur en chef du magazine DÉCLIC PHOTO
Qu’il piste des gorilles au Rwanda ou des ours en Russie, Kyriakos Kaziras raconte. Une certitude : il aime profondément son métier. Et il n’y a qu’à observer ses images pour comprendre ce qui le pousse.Tel ce gorille qui vous jauge du coin de l’œil, pris de si près que l’on perçoit la rugosité des mains et le détail du moindre poil. Pour lui, la photo, c’est un regard, une émotion, que ce soit un animal, un paysage, une situation...
Son credo ? photographier au plus près du mouvement, du regard de l’animal. Car la photo animalière, c’est de la photo d’action, il faut être rapide, anticiper ce qui va se passer à l’instinct. Inconsciemment, la peinture l’inspire pour la lecture du monde qui l’entoure, dans ses images on retrouve les clairs-obscurs de Rembrandt et Van Eyck, les lignes simples, les flous arrière, les dégradés de Piero della Francesca. Avant tout, il souhaite que celui qui regarde partage son étonnement : «J’aime qu’on sente les textures, les couleurs, qu’on imagine les odeurs.
Et photographier, c’est avant tout rechercher LA lumière. Douce le matin, dorée le soir... c’est elle qui va décliner une palette de tonalités aui valorisera le sujet.» Nous l’avons rencontré avant sa première exposition à l’automne dernier à Paris dans une petite galerie, et lui avons ouvert nos pages en décembre. Pour nous, c’était une évidence de lui proposer ce tremplin des Zooms, pour que son talent soit plus largement reconnu.
Denis Boyard
Kyriakos Kaziras : © Ours brun, Russie
KARES LE ROY
présenté par Vincent Trujillo, directeur des publications du magazine LEMONDEDELAPHOTO.COM
À l’heure où la question de l’identité des peuples fait débat, Kares Le Roy propose un travail très personnel sur cette problématique, à contre-courant des idées reçues. Ses photographies nous interrogent, avec une force rare, sur la différence et le regard que nous portons aux autres, en particulier sur ces minorités qui vivent autrement, à la marge pourrait-on dire, d’une société centrée sur le progrès technologique, emportée par la mondialisation.
A propos de ses images, il dit sobrement « À l’opposé des formats de beauté imposés par l’Occident, j’ai tenté à travers mes photos d’en retranscrire un autre, peut-être moins sophistiqué, sûrement plus naturel. Le parti pris était de ne montrer que ceux dont on ne parle pas, ou pas assez, que l’on stigmatise ou que l’on oublie. »
56 000 kilomètres, un continent et des hommes constitue un éloge de la différence, en même temps qu’un témoignage qui évoque la diversité des peuples d’Asie.
Des tribus sédentaires du Sud-est asiatique aux gitans du Cachemire et du Rajasthan, en passant par les temples bouddhistes du Népal ou la Mosquée bleue d’Istanbul, Kares a promené son appareil photo au plus près des splendeurs du Moyen-Orient. Le photographe nous livre ici les visages de ces hommes et de ces femmes qui vivent selon une foi, un mode de vie ou une culture millénaire. Il serait réducteur, pourtant, de ne «voir» que cela, les photographies de Kares sont aussi des instantanés pris au cœur de territoires souvent isolés, qu’il inonde de ces portraits, pour en souligner la symbiose.
De ce voyage quasi initiatique résulte une galerie de portraits et de lieux singuliers qui saisissent par leur contraste.Tantôt la technique du photographe souligne les traits d’un visage éprouvé par le temps, la profondeur d’un regard ; tantôt elle exprime la nature profonde d’une prière, l’apparat d’un vêtement ; tantôt elle imprime la spiritualité d’un temple ou d’une steppe. Le jeu subtil de la profondeur de champ, la recherche d’une lumière idéale, s’inscrivent avec élégance dans une composition maîtrisée. Cadrages serrés, parti-pris photographique ou contre-jours viennent rythmer cette galerie unique de portraits et de paysages. Le sujet est fort, mais face à l’objectif de Kares il est magnifié.
Kares, c’est aussi une histoire. Celle d’un photographe autodidacte et militant de 31 ans. Ce projet (« le début d’une histoire » selon l’auteur) aura nécessité deux années de voyages, un engagement quasi charnel et une volonté inébranlable pour que ce témoignage intemporel quitte enfin les circuits de ses cartes mémoire. De cette obstination est née un livre (magnifique !) édité à compte d’auteur, quelques expositions ici et là, et un site : www.karesleroy.com.
Pour MDLP, il paraissait impensable de ne pas profiter de cette 3e édition des Zooms pour projeter à notre tour la lumière sur cet homme qui s’active à la donner à ces « oubliés » des temps modernes. Et si nous devions discourir du métier de photographe, nous avons le sentiment, chez MDLP, que le travail de Kares est un rappel cinglant au devoir de mémoire, et que dans cet exercice délicat pour la conscience il n’est pas de meilleur outil que la photographie, il n’est pas de meilleur prophète que le photographe.
Vincent Trujillo
Kares Le Roy : © AjanaChile
YOANIS MENGE
présenté par Dimitri Beck, rédacteur en chef du magazine POLKA
Parler de Yoanis, c’est parler voyage et rencontre. Avec lui, on prend le temps. Il faut aimer et croire en la vie de bohème. Parti de la Gaspésie, une péninsule canadienne située au sud-est du Québec, ce jeune photographe- musicien est arrivé à Paris en 2006 sac au dos et guitare en bandoulière.Très vite, il se présente chez Magnum, portfolio sous le bras. Il y donne des coups de mains, en particulier à Micheline Fresne au département « trafic ». La journée, il côtoie des grands noms de la photographie. Le soir, il joue de la guitare dans le métro et retourne dormir sous une tente, installée le long du canal Saint-Martin aux côtés des Enfants de Don Quichotte. « Personne n’était au courant à Magnum. J’avais peur qu’ils me mettent dehors. » Et puis,Yoanis rencontre Josef Koudelka. « Lui a su tout de suite. Il a voulu écouter ma musique folk et voir mes photos. Il m’a dit que ma musique était bonne, mais que mes photos devaient être meilleures. Je suis devenu son assistant pendant quatre ans. »
Avec le maître,Yoanis découvre le format panoramique. « Josef me disait qu’il ne m’enseignerait pas la photo. Je lui ai répondu : “Regarder quelqu’un travailler c’est une bonne façon d’apprendre.” » A la même période, il assiste aussi Bruno Barbey, également chez Magnum. Le photographe français lui prête un boitier Xpan. « D’ailleurs, je ne lui ai pas encore rendu... Bruno a été vraiment très généreux avec moi, il a financé l’impression de mes portfolios et de certaines expositions. »
Pendant ces années-là,Yoanis a toujours le pied voyageur et la pensée nomade. En 2007, il part au Mali pour une ONG. Il se passionne pour le pays, séduit par le blues du désert d’Ali Farka Touré. Yoanis y retournera deux fois. Il engage alors une série au Xpan, à l’horizontal comme à la verticale. « J’aime le défi de la composition qu’implique le panoramique. La technique est devenue une façon de m’exprimer, dit-il. Je me sens moins limité même si c’est toujours dans un cadre. En une image, j’aime créer, sur plusieurs plans, une sorte de poème. »
Yoanis prend le temps de découvrir la diversité du pays. Il se rend dans le nord, même si on essaye de l’en décourager. La pression dans la région monte déjà, même si on ne parle pas encore d’un « Afghanistan africain ». Aujourd’hui, à 30 ans,Yoanis est retourné sur les terres de sa mère, les Iles de la Madeleine, dans le golfe du Saint-Laurent. Il y a construit une maison en bois. Et surtout, il y a entrepris un vaste projet « Mémoires insulaires ». Pour lui, la photographie reste « un voyage et un art de vivre ».
Dimitri Beck
© Yoanis Menge
NIKOLA MIHOV
présenté par Sylvie Hugues, rédactrice en chef du magazine RÉPONSES PHOTO
Nikola Mihov à 10 000 idées à la seconde et plein de projets en tête. Ce jeune photographe talentueux de 30 ans, qui a déjà beaucoup voyagé et parle cinq langues, était venu à la rédaction nous présenter un travail sur les monuments bulgares de l’époque communiste.Tel un archiviste, il avait retrouvé et compilé ces vestiges historiques dans un style documentaire digne des plus grands photographes.
En parallèle, il est allé régulièrement en Chine où son approche reste la même : méthodique et rigoureuse. Avec un grand sens de la forme, il nous livre une vision politique et esthétique de ces espaces urbains en mutation. Ses images tirées en grand format impressionnent de maîtrise et de qualité.
L’année dernière j’avais soutenu Alexandre Parrot qui avait remporté le prix Zoom de la presse photo et réalise depuis un beau parcours. Cette année il fallait que je trouve un « poulain » à la hauteur, et sans nul doute, Nikola Mihov est à la hauteur.
Vous pouvez voir ses photos dans Réponses Photo et sur www.nikolamihov. com.
Sylvie Hugues
Nikola Mihov : © Under destruction 01
FRANCISCO SALGADO SEBASTIAO
présenté par Agnès Grégoire, rédactrice en chef du magazine PHOTO
Lancement d’un mouvement de Street Art. Comment regarder la ville et son architecture d’une manière ludique, dynamique et innovante ? Par le Spin collectif bien sûr ! Après la bombe aérosol, le pinceau, le rouleau, le sticker, l’installation... voici le frisbee de Francisco Salvado Sebastiao. Co-fondateur du Spin collectif, qui rassemble une poignée d’artistes fondateurs du «disque de rue», Francisco Salvado Sebastiao, surnommé Sisco, en est le communicant et le photographe. Le Spin collectif a pour but de développer une nouvelle façon d’aborder la rue avec un frisbee. Par le biais de cette nouvelle activité urbaine, ses membres y cultivent un propos politique qui prône la ville comme un vaste terrain d’activité ludique qui redéfinit les relations sociales par les sports et les arts urbains.
Depuis 2001, ses artistes sportifs sévissent de Tokyo à Johannesburg en passant par Paris (série présentée ici). Partout, ils se proposent de traduire la ville et son architecture à travers leur frisbee. Leurs figures et le choix des lieux sont les composantes graphiques de Sisco, qui met en images et en mémoire leurs performances. Cette discipline exprimée par le spin collectif s’inscrit dans le mouvement artistique contemporain du Street Art.Photo a été séduit par l’originalité, le cosmopolitisme et la facilité d’accès du message.
Agnès Grégoire
F. Salgado Sebastiao : © SpinCollectif
ELODIE SUEUR-MONSENERT
présentée par Didier de Faÿs, rédacteur en chef de PHOTOGRAPHIE.COM
Chloé prend le large. Les photographes aujourd’hui s’expriment avec tous leurs sens. S’ils sont sensibles visuellement, ils entendent aussi et réagissent aux voix, aux rythmes des autres. C’est donc en l’écoutant qu’Élodie Sueur- Monsenert nous raconte l’histoire de Chloé, une jeune femme ronde, trop ronde. Ensemble, les deux jeunes femmes prennent le large ; elles nous emmènent dans une histoire à la fois intime et universelle.
Une histoire féminine où le regard masculin n’est pas celui que l’on croit. C’est celle aussi d’une rébellion réussie face aux diktats de la beauté de papier glacé. Car dans rebelle, bien sûr, il y a belle. Moderne et multimédia jusqu’au bout des ongles,Élodie Sueur-Monsenert interroge le genre photographique : sa narration peut se lire aussi bien en une série de tirages ou encore se vivre dans une petite œuvre multimédia - PŒM. Je vous invite à la croquer.
Didier de Faÿs
© Elodie Sueur-Monsenert
MARC THIROUIN
présenté par Sophie Bernard, rédactrice en chef du magazine IMAGES MAGAZINE
A tout juste 40 ans, Marc Thirouin pratique la photographie dans différents genres : publicité, mode et travail personnel. Je l’ai choisi parce qu’il appartient à cette génération de photographe qui nourrit son travail de ses différentes expériences, qu’elles soient issues des commandes ou de son travail personnel.
Adepte de la mise en scène, Marc Thirouin privilégie les prises de vue directes et ne retouche que très peu ses images « parce que cela a l’air plus vrai », comme il l’explique. Il sait jouer avec la lumière, donnée essentielle en photographie. Empreint de son propre imaginaire et de sa connaissance de l’histoire de la photographie, son style mêle tradition et modernité, réel et fiction... Comme tous les grands photographes, Marc Thirouin a une “patte”.
Sophie Bernard
© Marc Thirouin