© Pascal Valu
Point Rouge Gallery 4 rue du Dahomey 75011 Paris France
Pascal Valu, né en 1965 à Paris, étudie l´art dramatique à l´Université de Paris VIII puis, en 1985, poursuit sa formation à la Brighton Polytechnic School of Art and Design où il suit un cours d´arts plastiques qui l´amène à découvrir la photographie, d´abord utilisée comme substitut puis, très vite, pratiquée en tant que telle lors de voyages dans les métropoles d´Europe Centrale (Berlin, Léningrad/Saint Pétersbourg, Prague, Budapest...).
Son travail sur les paysages urbains est récompensé en 1989 lorsque lui est décerné le Prix Ilford Noir et Blanc pour son cliché montrant l´intérieur déserté de l´ancienne ambassade de Grèce à Berlin.
Après l´obtention de son Bachelor of Arts Upper Second Class Honours Degree in Expressive Arts, il aborde la statuaire et le nu masculin, auxquels son goût et sa maîtrise de l´éclairage et de la mise en espace donnent une dimension singulière.
En 2001, son travail change radicalement d’orientation, en couleur, à la chambre et des tirages grand format (80 x 100 cm), ses nouvelles photographies, retravaillées sur ordinateur, se veulent décalées et faussement anecdotique.
Il a créé et présidé «Passage à l’acte» de 1999 à 2003 : un collectif d’artistes gays travaillant sur le nu masculin.
Depuis 2009, Pascal Valu a élargi son domaine d’investigation. Comme le montre son exposition à Point Rouge Gallery à Paris « Portraits Portables », il se sert d’un objet on ne peut plus contemporain, le téléphone portable, pour éclairé les visages de ses modèles à la façon des claires-obsures des peintures de l’école Flamande ou d’un Delatour.
« Dans le fond »
DANS LE FOND. LA PEAU QUI HABITE LE CORPS
«Créer une image, ça consiste à ôter à l’objet toutes ses dimensions une à une: le poids, le relief, le parfum, la profondeur, le temps, la continuité, et bien sûr le sens, à le dépouiller jusqu’à cette séduction bien plus envahissante de l’absence de sens. Ainsi la nudité, par ailleurs sursaturée de sens, déboute la demande de représentation: elle ne représente rien, elle est. Motif supplémentaire et déterminant qui justifie la prépondérance de l’opération même, le dévoilement, sur son résultat, le dévoilé» - Baudrillard
Le travail de Pascal valu est riche, ample et protéiforme. Le photographe pose son objectif, son regard sans tenir compte de l’«air du temps», et orchestre ses images, parfois, à contre-courant… Avec «Dans le Fond», Pascal Valu met en scène des corps nus dont il démultiplie une parcelle de peau, une «partie anatomique isolée» pour la recomposer, la «cloner», la «sampler» à l’infinie, dans l’arrière-plan.
C’est «chirurgical», net et précis. Le «corps» est donc mis en scène dans un décor, et ce même décor se construit par une partie, extraite, de ce même corps. Objet du désir. Désir de la chaire… C’est «artistique», ornemental, érotique et «intensément profond». Une mise en abîme de l’image dans l’image et du corps dans le décor.
«Le plus profond c’est la peau» - Paul Valéry
Le TOTEM et Le TABOU
Mettre en image la nudité dans une photographie n’est pas, artistiquement parlant, une chose simple et facile. La notion de «Totem», et de «Tabou» font et feront toujours «volte-face». Schocking? Montrer la nudité, montrer un corps va forcément révéler et dévoiler une partie, ou l’intégralité de l’anatomie des modèles: déci, une belle paire de couilles, un pénis, un torse poilu, un sexe, et delà un tatouage, un visage, la courbure des creux des reins, un piercing, un pectoraux, une bouche ouverte, un regard caméra, une main offerte…
Vignette © Pascal Valu