© Tristan Happel
Ecole nationale supérieure Louis Lumière La Cité du Cinéma - 20, rue Ampère - BP 12 93 213 La Plaine Saint-Denis France
Les dix-sept élèves de la promotion Photographie 2012 de l'Ecole Nationale Supérieure Louis-Lumière s'apprêtent à présenter leurs travaux de fin d'année. Ces étudiants de troisième année, en vue de l'obtention de leur diplôme, ont ainsi dû réaliser tout au long de l'année un mémoire théorique sur une problématique de leur choix accompagné d'une partie pratique s'accordant avec leur propos.
Ce sont les travaux issus de cette partie pratique qui sont présentés cette semaine dans l'établissement. Pas de thèmes communs, les étudiants proposent des travaux très éclectiques selon leur sensibilité et leur approche personnelle de la photographie.
Certains choisissent de mettre en avant des aspects techniques, comme Tristan Happel qui se concentre sur une méthode de traitement de négatif noir et blanc, le développement lent, traduction du terme anglais "stand development", qui associe des révélateurs spécifiques très dilués à des temps longs (une heure environ) en limitant l'agitation à son minimum.
D'autres s'orientent vers la photographie documentaire comme Nyima Marin qui décide d'emprunter la Route 66 à la recherche des traces restantes du rêve américain, de New York à Los Angeles, en avalant l'asphalte et au fil des rencontres, il en retire un documentaire cross-média présenté sous forme de webdoc, de livre et de fanzine ; Romain Champalaune est lui parti enquêter en Iran sur le mouvement musical underground, ces musiciens qui se cachent pour jouer du Rock, du Métal, du Rap, etc... des genres bannis par le régime des Mollahs. Ses photos font partager au spectateur le quotidien de ces artistes constamment sous pression.
© Romain Champaulaune
© Nyima Marin
Certains étudiants présentent leurs projets sous une forme très singulière, ainsi Caroline Lollo, avec l'aide de Pierre Berthet, a conçu une étrange cabine de photomaton génératrice de Gif animés. Le visiteur est ainsi invité à se faire tirer le portrait et, grâce à un logiciel crée pour l'occasion, son image sera superposée à un portrait de la Renaissance (parmi une banque d'une centaines d'images) à la façon d'un thaumatrope.
De son côté, Nadège Abadie, grâce à une installation originale mêlant son et photographie, s'intéresse à ceux qui sont là mais qu'on ne voit pas : les gardien(ne)s d'immeubles. Leur quotidien, leurs journées, la vie, la famille... le temps qui passe. Parfois du silence ou des soupirs. Du plein et du rien. C'est tout un univers si proche mais pourtant méconnu qu'elle nous propose de découvrir.
© Nadège Abadie
Des étudiants interrogent les spécificités du médium photographique, Enrico Floriddia, en s'intéressant aux structures temporaires (échafaudages, etc...) qui cachent et rendent immortels les monuments parisiens, propose une réflexion sur la durabilité de l'objet photographique et de son altération dans le temps...
© Enrico Floriddia
Martyna Pawlak et Claire Sousbie proposent des travaux qui questionnent les nouveaux statuts de la photographie et son devenir au travers d'internet et des tablettes. Martyna Pawlak présente une série photographique composée de portraits des utilisateurs de Twitter (les Twittos) et de leurs avatars en ligne, mettant ainsi en lumière les contrastes et les concordances avec leurs identités numériques. Claire Sousbie s'est emparé des possibilités offertes par l'arrivée des tablettes numériques en imaginant une application de réalité augmentée qui permet, en se promenant dans une ville, d'y observer l'aspect (architecture, aménagements, etc...) dans le passé selon les coordonnées géographiques où l'on se trouve.
© Claire Sousbie
Enfin Guillaume Thiriet propose un ouvrage photographique épuré intitulé "Rien", en Noir & Blanc, sans légendes ni aucuns mots, de la matière brute photographique qui confronte le spectateur à des fragments de vie.
© Guillaume Thiriet