© Nils-Udo,Maison d'eau, 124 x 124 cm, 1982
Centre d'art Campredon 20, rue du Docteur Tallet BP 50038 84801 L’Isle-sur-la-Sorgue France
Cet été, la ville de l’Isle-sur-la-Sorgue présente Nils-Udo au Centre d’art Campredon. A partir du 30 juin, peintures, photographies, encres de chine récentes et plus anciennes permettront de prendre la pleine mesure du talent de cet artiste hors-norme.
Nils-Udo, précurseur du mouvement « Art in Nature », interagit sur le paysage sans jamais le violenter. Du Connemara à la Réunion, de l’île de Vassivière à Central Park, ce globe-trotter conçoit chaque intervention avec les matériaux collectés sur place.
« La nature est le thème de ma vie, mon art sort de cette expérience » Nils-Udo
Nils-Udo, plasticien allemand, commence sa carrière d’artiste par la peinture puis s’adonne à la photographie à partir d’installations qu’il réalise dans la nature. Délivrées de l’anonymat, ces réalisations se font « nids », « autels », « maisons d’eau » sous les doigts de l’artiste qui les photographie ensuite, à leur plus haut point d’intensité, avant de les rendre à la terre, où elles subissent l’érosion du temps.
© Nils-Udo, Sans titre - Tournesols, baies d'obier, Donauried, Bavière, Allemagne, 1993
Pionnier, en Europe, de l’intégration de l’art dans la nature, Nils-Udo se démarque des artistes Land Art, auquel il est parfois rattaché. En célébrant la nature comme il le fait avec ses installations, Nils-Udo nous oblige non seulement à redécouvrir ce que notre œil et nos sens ne perçoivent plus, mais nous place face à nous-mêmes, nous rappelant sans cesse notre fragilité.
De ses photographies, Reflets intimes de la nature.
Dans ses photographies, il fait surgir dans et de la nature, des installations qui s’inscrivent dans la mémoire d’un lieu. « Nils-Udo nous offre le concept de « nature vivante », fragile, mouvante, bruissante ou silencieuse, toujours gracieuse, il nous propose de surprenants phénomènes colorés et l'on éprouve l'impression d'une présence qui va de soi, qui vient à soi, entière, indivise, inexplicable et cependant indéniable, tel un don généreux qui fait que tout est là, miraculeusement là, diffusant une lumière d'une couleur d'origine, murmurant un chant natif de cœur à cœur, d'âme à âme », explique André Siegel, commissaire de l’exposition à travers les « Cinq méditations sur la beauté » de François Cheng.
© Nils-Udo, Sans titre, Dune de sable, herbe de pampas
Au cœur des paysages : à travers peintures et encres de chine.
C’est en 2004, que Nils-Udo renoue avec la peinture, de manière quasi passionnelle. Quand il prend ses pinceaux, c’est pour se réapproprier la nature et la restituer sous une nouvelle forme. Jeux de silhouettes et de reflets, d’ombres et de lignes, ces tableaux s’échappent du modèle et tendent vers l’abstraction. « Je pars de la nature, mais j’arrive à l’abstrait, à la composition qui ne reproduit pas, aux couleurs qui ne sont plus celles d’objets réels, qui sont des couleurs tout court » explique-t-il.
Dans ses encres de chine, Nils-Udo tente la rencontre de deux expressions : photographie et peinture. Il réunit la force, la vigueur et l’énergie avec la légèreté et la délicatesse de la calligraphie. L’artiste assure ainsi la meilleure transition entre des photographies anciennes et des peintures récentes. Ses huiles sur toile, comme ses encres de chine, sont autant de représentations de son unique univers artistique, la nature. C’est davantage l’atmosphère qui règne dans chaque paysage qu’il nous livre, plutôt que des contours précis ; « le génie des lieux » comme il le dit.
Ces trois disciplines, peinture, photographie et encre de chine, s’inscrivent dans une seule et même démarche située dans le cheminement d’un artiste en constante recherche de la beauté. Deux films projetés à l’occasion de cette exposition révèlent également l’élaboration de ses installations et de ses projets monumentaux.
Vignette : © Nils-Udo, Maison d'eau, 124 x 124 cm, 1982