© Afiac
Association Fiacoise d'Initiatives Artistiques Contemporaines 2, rue du Colombier 81500 FIAC France
De l'importance du choix en art, comme de l'inéluctable responsabilité qui en découle, naît l'idée de cette non-thématique proposée davantage aux commissaires de VOIRE qu'aux artistes invités par ces derniers.
Il est donc important de préciser ce qu'est un commissaire d'exposition, autrement nommé curateur, avant d'avancer dans la présentation de cette treizième édition.
David Michael Clarke
David Michael Clarke est un artiste qui travaille principalement, mais pas exclusivement, en images. A travers divers médias tels que la photographie, la vidéo, le son et la sculpture, il s'interroge sur le geste artistique, la place de l'artiste dans notre société, le vrai et le faux, la vérité et le mensonge, la réussite et l'échec. Il s'intéresse même aux zones floues (la boue) qui se trouvent dans le milieu de tout cela. Par le biais du point de vue, du cadrage, de la mise en scène et de l'improvisation, David Michael Clarke essaye d'intervertir notre regard habituel, pour que le banal trouve sa beauté, et pour que le provisoire et le furtif s'inscrivent dans nos mémoires.
© David Michael Clarke
Marie-Johanna Cornut
Mes expériences plastiques sont liées à la sculpture, à l’installation et à la performance. Reposant sur une forte capacité à transformer les espaces par des ruptures de plans, la pose d’obstacles ou encore la surprise, j’explore le concept de sculpture, qui se situe toujours, dans ma pratique, entre présence et absence. Affirmant cette ambivalence, tout en l’interrogeant, mon travail joue sur des notions d’échelle, de point de vue ou au contraire de transparence, de fragilité et de disparition.
© Marie-Johanna Cornut
Marie Sirgue
Mes réalisations plastiques questionnent la réalité du monde qui nous entoure pour tenter d’en éclairer des fragments avec humour et poésie. Un braconnage discret ou comment s’arranger avec la vie. Un des aspects de mon travail cherche à valoriser l’inventivité d’un individu ou d’un groupe d’hommes. J’essaye de m’approprier leurs gestes et de les traduire plastiquement en tant que témoignage de mon respect.
© Marie Sirgue
Robert Milin
Après des études supérieures de Droit et de Sciences Politiques, Robert Milin a développé un travail d’artiste lui permettant d’exprimer mieux que dans la perspective strictement juridique, sociologique ou politique, le regard qu’il porte sur le rapport entre l’espace et l’humain. Ceci l’a conduit à réaliser, en France et à l’étranger, de nombreuses œuvres. Ses travaux prennent la forme de films, de photographies, mais aussi d'interventions in situ. Dans son travail, il
est généralement invité par des habitants, des associations, des villes, des centres d’art, à produire des œuvres. Il s’agit d’élaborations éphémères ou durables, puisant dans le quotidien des habitants, jouant sur des contractions du privé et du public par intrusion ou retournement de l’un dans l’autre.
© Robert Milin
Jérémy Laffon
Selon Roger Caillois dans le livre Des jeux et des hommes, il existe six caractéristiques essentielles du jeu : la liberté, le cadre spatial et temporel, l’incertitude, l’improductivité, les règles, la fiction.
Si le « travail » artistique de Jérémy Laffon substitue dans ses créations une éthique dérivative du jeu à une vérité de la science, à une morale de la sainteté, à une vulgaire tautologie de l’art, s’il s’approprie ces six composants, il produit paradoxalement des œuvres car c’est l’artiste qui fait le jeu.
© Jérémy Laffon
Régis Perray
« Régis Perray incarne un geste, une attitude : son corps lave ce sur quoi nous marchons et parfois ce sur quoi nous ne posons jamais les yeux, ce derrière ou sous quoi nous n'allons rien chercher. Déterrons-nous souvent des choses ? Sommes-nous curieux de ce qui peut exister sous les sols ? Qu'on le voie, qu'on assiste au nettoyage, peu importe – l'artiste se situe loin de toute attitude de performer. Le lieu est important, son réveil. Les objets de nettoyage, les traces photographiques et les vidéos sont des témoins pour dire : ça existe, c'était caché mais je l'ai redécouvert.
Le choix du sol est, chez Régis Perray, étranger à la poursuite d'une énième opposition à la verticalité des cimaises et à la planéité/encadrement des tableaux. Il s'agit plutôt de prendre le sol non pas tant comme un genre d'accrochage ou d'installation, mais comme sujet. Il collecte les sols – archivage de dimension planétaire – en collectant des actes ou des objets d'entretien, en archivant du travail comme effort et transformation de lieux. »
Maud Le Garzic
© Régis Perray
Rodolphe Huguet
Rodolphe Huguet propose un travail artistique qui mêle douceur et violence dans une sorte d’exploration autour des limites réelles et métaphoriques des matériaux.
Par le détour d’une douce dérision dans laquelle il lui arrive de se mettre en scène, il souligne nos croyances et nos repères socioculturels qui structurent la représentation et la transformation du réel.
A l’écoute des fines expressions des matériaux traditionnels comme des techniques les plus contemporaines, il développe une pratique décalée dans laquelle l’humour n’exclut pas la violence, le soin du détail coïncide avec la déraison la plus affirmée.
© Rodolphe Huguet
Marie Aerts
Les « hommes sans tête » de Marie Aerts nous parlent de territorialité, de post-corps, de rapports de domination. Les armes métaphorisent, d’une part, cette territorialité physique, conquérir, défendre ou perdre un territoire , mais viennent ironiquement aussi semer le doute de notre identité, de l’identité.
Le travail de Marie Aerts traverse donc de multiples strates qui se font, se défont, se refondent en de troublants miroirs ; de la visagéité à l’identitaire, de l’identitaire au genre en passant par l’histoire de l’art. Mais derrière sa simplicité de moyens, Marie Aerts nous montre que notre corps est une incessante quête politique. Le transgenre contre la déshumanisation ?
© Marie Aerts
Marion Pinaffo, L'Ennui nuit ?
Ces quelques années dans le monde de l’objet m’ont permis de forger une expérience autour de l’ennui, comme
moteur de créativité, espace de manigance permettant d’élaborer des stratagèmes pour le fuir ou éviter aux autres d’avoir à le subir. L’ennui c’est aussi du temps pour observer ce qui nous est donné à utiliser, traficoter l’utile, le bidouiller, bricoler les paramètres constitutifs des choses dont nous disposons pour sans cesse réinventer de nouvelles situations, donner à expérimenter de nouveaux modes d’utilisations.
© Marion Pinaffo