Homme, Palestine, octobre 2010 © Mouna Saboni
Galerie Annie Gabrielli 33 avenue François Delmas 34000 Montpellier France
Mouna Saboni est d'origine bretonne, de mère française et de père marocain. Elle a 23 ans et termine sa troisième année à l’ENSP d’Arles.
Je voudrais voir la mer est présentée dans le cadre du festival des Boutographies, Rencontres Photographiques de Montpellier dédiées aux jeunes photographes. La série sélectionnée s’appuie sur une vision documentaire attachée au quotidien des réfugiés de Deisheh en Palestine, mêlant poésie et fiction.
« Des choses m'indignent, je ne peux pas rester sans rien faire », dit simplement Mouna Saboni. Pendant sa troisième année de fac (Rennes 2), elle part six mois en Argentine et découvre sa vocation dans un bidonville de Buenos Aires. « Nous avions créé une association avec des amis français et argentins pour aider les populations des bidonvilles, faire de l'alphabétisation, dans la Province de Buenos Aires. C'est là que j'ai décidé de faire de la photo et du documentaire. »
A l’automne 2010, elle effectue un premier séjour en Palestine. « J'y suis arrivée en cherchant une chambre en guest house, j'ai été très bien accueillie, j'y suis restée... ». Elle travaille notamment avec le centre culturel IBDAA : ses photos racontent la vie dans le camp de réfugiés de Dheisheh à Bethléem où elle loge et montrent la détresse des jeunes Palestiniens. Elle réalise également des couvertures photographiques des activités de Médecins du Monde. Trouvant rapidement sa place aux côtés des réfugiés, elle parle souvent avec eux de la poésie de Darwich. Le projet initial est d’ailleurs de partir sur les traces de ce poète engagé mort en 2008 et dont l’œuvre l’a beaucoup marquée.
Prisoners's woman, 2010 © Mouna Saboni
Munther, 25 ans, ingénieur et entraîneur de la nouvelle génération de danseur de Dabkeh du camp de réfugiés de Dheisheh, Bethlehem, 2010 © Mouna Saboni
Dans le camp, 70% de la population a moins de dix-huit ans et la plupart ont déjà été emprisonnés. Elle propose de faire des photos sur le thème de la prison, des femmes de prisonniers (mères, épouses, fiancées, sœurs) et de leur vie au quotidien, souhaitant préserver un regard extérieur : « On ne peut pas s'approprier les causes qui ne sont pas les nôtres »... A Hébron, elle anime pour des enfants un atelier photo avec des appareils jetables.
En 2011, elle repart sur les pas de Darwich et commence à utiliser la caméra. En Palestine, comme disent ses photos, « il n'y a pas de fatalisme, il y a une rage de vivre extraordinaire ; cette force, c'est leur raison de vivre. »
Photos et vignette © Mouna Saboni