Maria Austria (1915-1975), Paris, 1960 © Maria Austria Instituut, Amsterdam
Institut Néerlandais 121 rue de Lille 75007 Paris France
Suite à un franc succès au Musée de la Photo de La Haye (au Pays-Bas), l'Institut Néerlandais présente Gare du Nord, photographes Néerlandais à Paris 1900 - 1968
Paris, ville magnétique, Paris, ville du possible. C’était là qu’il fallait être. Pendant des décennies, la capitale française trépidante a exercé une grande séduction sur les écrivains et les peintres du monde entier.
Elle attira aussi des photographes néerlandais qui y enregistrèrent la physionomie de la rue avec ses habitants. Les photos d’Henri Berssenbrugge, Emmy Andriesse, Maria Austria, Ed van der Elsken et Johan van der Keuken, parmi d’autres, révèlent l’importance de la Ville Lumière comme source d’inspiration.
Paris a une longue histoire avec la photographie. Depuis le moment où Louis Daguerre présenta pour la première fois ce média au monde, en 1839, Paris est, outre la capitale de l’art contemporain, l’épicentre de la photographie.
Dans les années 1920 et 1930, des photographes néerlandais s’y rendirent pour étudier dans des écoles professionnelles, ou dans l’espoir d’apprendre le métier comme assistants de célébrités telles que Man Ray et Berenice Abbott.
Marcel Minnee (1941), Gare du Nord, 1963. © M. Minnee, La Haye
Dans les années 1950, Paris retrouva son attractivité ; après la guerre, la ville n’avait rien perdu de son éclat et exerçait toujours son charme sur la génération des jeunes artistes impatients de découvrir le monde. C’est pourquoi les livres de photos sur Paris de Nico Jesse, Ed van der Elsken et Johan van der Keuken, qui parurent entre 1954 et 1963, furent immédiatement très populaires. Ils montrent un monde dont les Néerlandais ne peuvent que rêver ; la ville peut-être la plus photographiée au monde permet d’entrevoir une vie plus intense et plus aventureuse. Ces ouvrages contribuent largement à l’image de Paris qui existe dans la conscience collective des Néerlandais et de nombreux Européens.
Ata Kandó (1913), Gare du Nord, 1957 © Nederlands Fotomuseum Rotterdam
Le livre Vrouwen van Parijs (Femmes de Paris, 1954) de Nico Jesse donne une impression joyeuse et romantique de la ville. Jesse, médecin généraliste à Ameide (Pays-Bas) et photographe passionné, photographie pas moins de 2000 femmes en l’espace de dix jours. Grâce aux actrices, étudiantes, mannequins et clochardes photographiées, il nous offre un aperçu captivant de ce qui se passe derrière les façades et permet au public de faire connaissance de la Parisienne sous toutes ses facettes.
Dans le roman-photo Een liefdesgeschiedenis in Saint-Germain des Prés (Love on the left bank, 1956), c’est un autre Paris qu’Ed van der Elsken présente. Il habite depuis plusieurs années dans la capitale française et a ainsi davantage l’occasion de photographier la vraie vie de la rue. Il se joint à un groupe de jeunes marginaux existentialistes qu’il photographie fréquemment et qui sont les héros de son histoire d’amour (fictive). Il y visualise un côté plus dur de la société, en particulier celui des artistes bohèmes du Quartier Latin.
Dirk de Herder (1914-2003), Paris, 1960 © European Art Union
Gare du Nord présente des œuvres d’une cinquantaine de photographes néerlandais qui, en plus de l’anonymat de la vie de la rue, ont photographié des personnages célèbres comme Orson Welles, Juliette Gréco, Christian Dior etles encore très jeunes Brigitte Bardot et Yves Saint Laurent.
Emmy Andriesse (1914-1953), Juliette Gréco, Ca.1948 © Collections particulières de la Bibliothèque de l’Université de Leyde
Parallèlement, l’Institut Néerlandais projette deux courts métrages expérimentaux : Études de mouvements à Paris, de Joris Ivens, tourné en 1927, et Les Halles de Paris de Paul Schuitema, tourné en 1939. L’an dernier, Eye Filminstituut Nederland (Institut Néerlandais du Cinéma) a numérisé ce dernier film qui est maintenant accessible à un large public.
Cette exposition est accompagnée d’une publication du même nom, en français et en néerlandais, comportant 120 illustrations ainsi que des textes de Wim van Sinderen et Willemijn van der Zwaan.
Vignette : Maria Austria (1915-1975), Paris, 1960 © Maria Austria Instituut, Amsterdam