© Istvan Balogh, Cechov, 2004
Maison des métallos 94, rue Jean Pierre Timbaud 75011 Paris France
Alors qu’en ces temps de crise, on nous envahit de chiffres, de statistiques (de taux de chômage) ou de courbes de (dé)croissance, il est temps de parler du travail autrement, humainement ! Comment le travail transforme-t-il notre quotidien? Est-ce lui qui nous façonne ou bien l’inverse? S’il nous fait gagner de l’argent pour survivre, nous aide-t-il à vivre ? Peut-il être aussi vecteur de plaisir, voire de désir ? Ces questions-là, et beaucoup d’autres, seront posées par les artistes invités.
Les artistes exposés :
Istvan Balogh
Les photographies d’Istvan Balogh se présentent comme des tableaux aux compositions minutieuses, faisant fréquemment référence à des sujets connus, comme ceux traités par l’histoire de l’art, par exemple les Métamorphoses d’Ovide pour la série Iron Age 1992-1997. Loin de la citation littérale, l’artiste construit ses images en ramenant ces icônes à un présent qui semble ne jamais s’écouler. En effet, il parvient à placer ses personnages dans des situations d’indétermination, hors du temps.
Il expose la série Cechov (2004) dans laquelle il nous offre une vision de l’entreprise comme le lieu dans lequel affleurent les grands principes existentiels, à la manière de Tchekhov.
Alain Bernardini
Depuis plusieurs années, il met en scène une autre représentation du monde du travail. Des employé(e)s d’usine de textiles, d’agroalimentaire, de conserverie, de construction automobiles, de machines agricoles, d’imprimeries, sont modèles et acteurs de scènes photographiques et vidéographiques : il leur demande de réaliser des actions qui les représentent dans des situations de pauses, d’inactivités, de jeux, d’interdits.
Il expose deux séries de photographies Les Allongé(e)s – Tu m’auras pas, une photographie issue de sa première période de travail sur les jardiniers.
Baptiste Cozzupoli
Photographe indépendant œuvrant sur la thématique du travail. Il la photographie par le biais de séries, mêlant une approche documentaire autant que plasticienne, notamment à travers les groupes sociaux et les codes de notre société.
Il expose une série de photographies intitulée copier/coller. Ces photographies représentent plusieurs fois une seule et même personne (lui-même) en situation de travail. Combien de temps le spectateur met pour décrypter l’identité des personnages ?
Serge Lhermitte
Son travail, articulé autour de trois axes, produit dès 1999 des séries questionnant l’individu et sa relation au travail. Serge Lhermitte propose des images réflexives, où les espaces privés et publics se replient l’un sur l’autre. S’il tourne le dos à une photographie documentaire, il tient aussi à se démarquer d’une photographie plasticienne dans sa mise en exposition. Il invente pour chaque série un protocole particulier, un cadrage et un mode spécifique de monstration. L’artiste crée des images frappantes, à la fois évidentes et complexes, directes et énigmatiques. Il expose trois séries de photographies : La Vie de château ; la RTT vous va si bien ; Patrimoine et relevé de paye.
Arnaud Théval
Arnaud Théval élabore des images, fixes ou en mouvement, à partir de la relation entre individu et communauté. L’enjeu de ses œuvres peut être mis en regard des recherches sur la tension entre individu et corps social proposées par les champs de la sociologie, de l’ethnologie, de la psychanalyse et de la philosophie politique.
Il expose la série Moi le groupe réalisée de 2005 à 2011. La démarche consiste à questionner des groupes de lycéens dans des formations professionnalisantes sur leur double identité, leur relation à leur contexte de formation, leur relation à l’imaginaire de leur futur métier et à se situer collectivement dans le contexte du lycée. L’œuvre prend ainsi corps dans ces aller-retour entre les élèves, le contexte et la dimension toute politique des situations générées.
Vignette : © Istvan Balogh