© Patrick Weidmann
Centre de la photographie - Genève 28 rue des Bains 1205 Geneve Suisse
Le Centre de la photographie (CPG) présente une nouvelle série de photographies grand format de Patrick Weidmann (*Genève, 1958), après avoir montré pour la première fois en 2006 la série des photographies érotiques froissées. L’artiste et écrivain, vit et travaille à Genève et vient de faire paraître aux éditions jrp | ringier la première importante monographie, dédié à son œuvre photographique.
Après avoir fondé, à vingt ans, une maison d'édition, il oriente son travail pictural, au début des années 1980, vers une abstraction « étendue » qui phagocyte délibérément les sémantiques de l'histoire récente. Il développe ensuite, vers 1985, une hybridation esthétique en créant des « dispositifs spatiaux » composés de photographies sur toile et de divers objets industriels ou de consommation. Il poursuit parallèlement ses activités d'écriture en publiant son premier roman (Cosmétiques) et en réalisant plusieurs courts métrages. Il entame dans les années 1990 une période de déconstruction expérimentale de son propre travail. Parfois mis en pièces, il y incorpore d'autres images re-photographiées ainsi que des éléments renvoyant à la culture populaire, avant de faire le choix de se consacrer exclusivement à la photographie.
Patrick Weidmann publie en 1997 Happy Ends (Idéal), sorte de « condensé d'énergie Il synchronise alors ses activités d'écriture et de photographie. Ses images, de grand format et en couleur, où scintillent les reflets de lumière, mettent en scène des objets de désir et de consommation. Si ses combine photographs, comme on pourrait les appeler, ont dès le milieu des années 1980 intégré des objets à caractère fétichiste, tels que des chaînes, l’artiste a opté plus tard pour leurs qualités en tant que fétiches représentés.
Depuis les Lumières, le fétichisme décrit une relation corrompue à l’objet. L’objet fétiche est celui auquel des individus et des collectivités attribuent une signification et des pouvoirs qui ne lui appartiennent pas – du moins en tant que qualité première. Karl Marx a formulé son concept novateur du fétichisme de la marchandise, en démontrant son habileté à renverser les valeurs et à nous tromper sur la donne réelle en matière de production et de possession, particulièrement la valeur d’usage et la valeur d’échange. Pour Marx, le fétichisme de la marchandise est la métaphore même du capitalisme.
© Texte: Centre de la photographie - Genève