Battle for Libya, © Rémi Ochlik
Nous vous parlions il y a peu de Lucas Dolega, de son engagement pour l'information malgré le danger, du sens de ce prix créé en son nom. Du prix de l'information en somme. Rémi Ochlik, photo-reporter de 28 ans et Marie Colvin, une correspondante américaine du Sunday Times (UK) viennent de le payer. Dans la ville-cimetière de Homs, on a rapporté leurs décès à la chute d'un obus, qui pleuvent sans discontinuer depuis la répression du régime. Au cœur de la révolte contre Bachar Al-Assad, cette triste nouvelle confirme que le risque pris par les journalistes sur place atteint son paroxysme. Car, loin d'être protégé par leur statut, c'était le centre de presse de la rébellion qui était vraisemblablement visé.
La vocation de Rémi Ochlik le conduit à 20 ans en Haïti. Ses photos des heurts de la guerre civile et de la chute du président Aristide font sensation et lui vaudront le prix François Chalais du jeune reporter. Avide de montrer, de rapporter, Rémi Ochlik n'a cessé depuis de travailler à la couverture des évènements à travers le monde. Un engagement qui l'amène à à lancer en 2005 sa propre agence IP3 Press (http://www.ip3-press.com/), spécialisée dans la photo de conflit capturer la guerre en République Démocratique du Congo courant 2008, puis le Printemps arabe à travers la Tunisie, l'Egypte et la Lybie. Grâce à ce travail, il venait de remporter un World Press Photo.
De retour sur le terrain, en Syrie, il tenait à continuer son œuvre dans un pays où informer demeure interdit. Rémi Ochlik était né en 1983. C'est avec douleur et stupéfaction que le monde de la photo fait face à cette tragédie. Rémi Ochlik et Marie Colvin, nouvelles victimes de la fureur de la guerre.
Mathieu Brancourt, le 22 février 2012.