Study for Untitled Seascape, 2011 © Sigurdur Gudmundsson courtesy of martinethibaultdelachâtre
Galerie martinethibaultdelachâtre 4, rue de Saintonge 75003 Paris France
Chaque jour est une série de situations, de moments où l’on se sent en phase avec les objets, les hommes et même de temps à autre la Nature elle-même, au sein de laquelle nous nous retrouvons soudain – parfois par hasard, mais souvent sous l’influence de forces qui nous dépassent. Chaque situation nouvelle nécessite une décision qui nous permet de poursuivre le fil de la vie, et chaque décision met en place une nouvelle situation qui nous pousse encore et toujours à retrouver l’équilibre et le contrôle. Ainsi, se placer dans une situation sans en comprendre les implications potentielles ou les conséquences est une manière de mettre au défi sa propre existence.
Voilà précisément ce que Sigurdur Gudmundsson accomplit dans son travail photographique. Parmi les mises en scène de Situations, certaines illustrent des discours philosophiques ou artistiques mais, loin d’être des visualisations d’expressions verbales à part entière, la plupart sont simplement intuitives. Certaines sont des énigmes visuelles, comme dans les tableaux de Magritte, tandis que d’autres sont des citations de Saussure, Eco, ou d’autres structuralistes… Mais elles n’imposent jamais une vision, ne sont jamais unilatérales – elles sont au contraire toujours ouvertes, afin de convaincre le spectateur qu’il n’existe pas qu’une seule réponse, qu’une solution… Ces œuvres sont par dessus tout le fruit de leur époque, et font partie intégrante de l’art conceptuel européen. Ensemble, elles constituent comme une sorte de manuel du « Comment se mettre dans une situation sans savoir comment s’en sortir », qui aborde ce qui advient lorsque les dés sont jetés, ainsi que la prise de risques et la vision de la vie selon l’artiste.
Les œuvres de Sigurdur Gudmundsson possèdent cette actualité intemporelle. Elles constituent des déclarations fondamentales sur la condition humaine et contiennent ce que les survivants qualifieraient d’humour.
© Texte Galerie martinethibaultdelachâtre