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Ce lundi 23 janvier, Rue 89 est revenu sur l'affaire Charles de Crespy Le Prince, qui secoue le monde de la photographie depuis plusieurs mois. Ce peintre borgne a t-il vraiment réalisé les clichés et négatifs en 1848, mis aux enchères par Artcurial ?
Après la vente du 29 mars 2011, des premiers doutes sur l'authenticité de l'oeuvre complète apparaissent. Des expertises sont alors demandées par le commissaire priseur de la vente. Les résultats obtenus, quelques mois après, sont accablants : la technique et les produits utilisés ne peuvent être d'époque. L'expert porte alors plainte contre X. Le vendeur lui, argue de sa bonne foi et produit des certificats d'authenticité. Si ces résultats se confirment, c'est le sérieux et la réputation d'Artcurial qui prennent un sacré coup. Pourtant, l'un des deux rapports, très détaillé, du laboratoire Paul Messier de Boston, n'a pas été publié : les acheteurs et l'expert d'Artcurial Grégory Leroy craignent que de potentiels faussaires apprennent de leurs erreurs et se perfectionnent...
Dès lors, les spéculations les plus folles continuent de nourrir les débats. Un autre laboratoire, français, a été saisi, cette fois-ci, par l'acheteur. Ce dernier a bloqué le paiement (de près de 285 000 euros) en attendant le verdict. Le monde entier de la photo retient son souffle, dans ce feuilleton de plus de neuf mois. Depuis cette polémique, la vente de photographies anciennes est au point mort. Dès lors, à qui profite le crime ? Pas à la photographie en tout cas.
Mathieu Brancourt, le 23 janvier 2012