« Smile 2 », de la série « Another Face », 2011 © Oleg Dou
Dans la production numérique de ces dernières années, Oleg Dou est le porte-parole spectaculaire de ce qu’André Rouillé désigne comme « l’ère du doute ». La vérité n’est plus tangible, elle est fuyante. Est-ce de la photo, est-ce du collage numérique ? Est-une expression virtualisée du propos de l’artiste ou une optimisation esthétique de son projet ?
«Les photographes ne me considèrent pas comme un des leurs, mais les artistes contemporains me détestent autant, pour eux je ne suis pas assez conceptuel».
Peu soucieux de cette ambiguïté, Dou se veut manipulateur. Chacun de ses portraits, criant de réalisme, déroute la raison exposée aux déformations d’organes, aux épidermes tuméfiés. La nature humaine, incarnée dans le visage et plus particulièrement dans le regard, y subit des agressions que l’émotion ne supporte pas. Manifestement les images ont bénéficié de prouesses techniques, – c’est notre bon sens qui l’affirme -, mais cela ne rassure pas ; tout est là pour suggérer la possible réalité de ces tortures.
« Dots », de la série « Another Face », 2011 © Oleg Dou
« Smile 2 », de la série « Another Face », 2011 © Oleg Dou