Les photographies de Claude Cahun (1894-1954), aujourd’hui l’objet d’un véritable engouement, sont restées quasiment inconnues jusqu’au début des années 80. Sa vie, son œuvre (littéraire et artistique) font de Claude Cahun un être d’exception, en marge par rapport aux ordres dominants (sexuels, sociaux…), à une époque d’exploration avant-gardiste intense et de bouleversement des mœurs – notamment en ce qui concerne l’émancipation des femmes. Parmi toutes les œuvres de Claude Cahun, qui a commencé à pratiquer la photographie à l’âge de quinze ans, ce sont sans doute ses autoportraits qui ont suscité le plus d’intérêt. L’artiste se sert de sa propre image pour démonter un à un les clichés associés à l’identité. Claude Cahun s’est réinventée à travers la photographie (comme à travers l’écriture), en posant pour l’objectif avec un sens aigu de la performance, habillée en femme, en homme, cheveux longs ou crâne rasé (chose des plus incongrues pour une femme de l’époque. L’exposition (140 œuvres environ et divers documents) et l’ouvrage qui l’accompagne proposent plusieurs axes de lecture qui vont de ses autoportraits évoquant une identité subversive jusqu’à ses métaphores érotiques ou ses incursions dans le champ politique.
Biographie de l'auteur
François Leperlier, Philosophe (professeur à l’IUFM-Université de Rouen), essayiste, poète, il a collaboré à de nombreux ouvrages collectifs, revues, catalogues d’exposition, actes de colloque, et participé à des émissions radiodiffusées (France Culture). Auteur d'une thèse et de trois livres sur Claude Cahun, il a contribué depuis les années 1990 à la diffusion de son œuvre photographique et littéraire.
Juan-Vicente Aliaga , Professeur de la théorie de l’art contemporain à la faculté des belles lettres de l’Université polytechnique de Valence, a publié de nombreux travaux sur la différence sexuelle. Commissaire d’expositions sur Mitoslaw balka (1997), Pierre Molinier (1999), Claude Cahun (2001), Hannah Höch (2004).