Patty, Mexique, 1966 © Bernard Plossu
Galerie Camera Obscura 268 Boulevard Raspail 75014 Paris France
Depuis bientôt deux ans que la galerie Camera Obscura représente Bernard Plossu, l'envie était persistante de montrer, non pas une nouvelle exposition sur tel ou tel thème, mais, à travers un choix parcourant son oeuvre, l'essence de son regard. En effet, ceux qui, en photographie, inventent une vision, un style, ne sont pas si nombreux, et Bernard Plossu est évidemment de ceux-là. Sa perception à flux continu, à travers le 50 mm de ses Nikkormat, des paysages, des routes, des villes, des visages : ce style qu'il inventait déjà à ses débuts (le voyage mexicain de 1965), reste une référence et un modèle.
La photographie de Bernard Plossu nous parle du "passage", de cet étonnement de l'instant : voir, rencontrer, laisser derrière nous, comme sur une route le paysage défile, ce que nous ne verrons plus jamais. Elle est faite de cette interrogation lancinante de la présence et de la disparition, qui est sans doute une caractéristique essentielle de la photographie.
Cette exposition propose donc un parcours dans son oeuvre, depuis un ensemble d'inédits du voyage Mexicain, jusqu'aux récents travaux réalisées en Ardèche, à l'invitation de la "Fabrique du Pont d'Aleyrac" (une signature du livre édité à l'issue de ce travail aura lieu durant l'exposition, le samedi 3 décembre).
Grenoble, 1974 © Bernard Plossu
Katrina, Mexique, 1966 © Bernard Plossu
Entre ces deux pôles temporels, un choix forcément limité et subjectif de quelques images, inédites ou célèbres, pour parler des thèmes chers à Plossu : le voyage, la légèreté, la couleur (Oui ! Plossu est aussi le photographe de la couleur pour laquelle il collabore depuis les années 70 avec l'atelier Fresson), le "cubisme", la fulgurance de l'instant, fut-il "non décisif"... comme un hommage provisoire à un regard qui, mine de rien, a profondément marqué la photographie française des quarante dernières années.
Vignette : Patty, Mexique, 1966 © Bernard Plossu