© Marie Chapelet
Galerie Noëlle Aleyne 18 rue Charlot 75003 Paris France
La Galerie Noëlle Aleyne est heureuse de présenter l’exposition intitulée « Mes prises de Bastille » de la Photographe Marie Chapelet. Cette série réalisée entre 2005 et 2008, présentée pour la première fois, propose une Visite informelle de l’opéra Bastille.
Ceux qui pensait voir de l'opéra, tous les clichés traditionnels, habituels, seront déçus. Rien d'étonnant, la signature de Marie Chapelet est bien là. Son lyrisme à elle, sa musique sont dans les machineries, les jeux de lumière. Les envolées magistrales des Walkyries circulent dans les escaliers, se heurtent aux vitres géantes, passent par les sous-sols... A peine voit-on dans un noir profond le reflet acajou des violoncelles, les plumes colorées des costumes. Les décors ne sont que cartons-pâte, ou mannequins désincarnés. Le seul chausson, si danse il y a, est une charentaise abandonnée. Et qu'on ne s'y trompe pas, pour faire de la magie il faut des tuyaux, des câbles, de l'électricité, des outils et surtout de la sueur . Et c'est là que réside la beauté, bien avant le spectacle ! Voilà, il faut savoir que le Roméo de Marie Chapelet est sûrement charpentier, ébéniste, plombier, maçon. Sa Juliette sait coudre et manie bien le balai. Tristan est régisseur. Et Iseult décoratrice. Même la Reine de la Nuit prépare les thermos de café. Mozart lui-même orchestre tous ces corps de métier. Car si vous ne le savez pas, les places sont chères à l'Opéra, très "chairs"; il s'en consomme beaucoup de la chair. C'est ce que ce rapportage nous montre, c'est toujours ce que montre Marie Chapelet. Au centre de sa démarche poétique est l'humain. Le vivant est toujours au premier plan dans ce qu'il laisse de traces, d'empreintes. Elle le traque. Dans sa démarche poétique, Marie le veut aux couleurs saturées, comme elle le voit elle, vibrant, authentique. Ces clichés doivent chanter ensemble, se parler, se répondre, elle les associe pour mieux les faire résonner. Les magnifie aussi dans des solitudes statiques. C'est sa façon à elle de faire ici un opéra.
Vignette: © Marie Chapelet