©Michel Le Belhomme
Galerie Voies Off 26 ter rue Raspail 13200 Arles France
Tout se joue au plus près des objets, l’espace n’existe qu’obstrué, saturé. Le carré de l’image renforce ce jeu de plénitude, le photographe bourre son cadre comme un all over d’ombre et de lumière. Il y loge toutes sortes d’installations précaires.
Dans les pratiques récentes ce lent protocole sculptural qui fait tableau a une histoire depuis les sculptures involontaires de Brassaï, en passant par les ready made à l’échelle et point de vue rectifiés par Patrick Tosani. Sans compter les variantes anamorphiques pour couples bricoleurs Loriot et Mélia ou Sue Webster et Tim Noble. Du premier Michel Le Belhomme a retenu l’utilisation des matériaux sans qualité, leur pouvoir de transformation. Du second il travaille la singularité des objets et leur métamorphose dans un jeu de proximité, perturbé par distance et variation d’échelle. Des derniers il a retenu l’importance du point focal d’où tout se fige et se remet autrement en place.
Produisant des images singulières qui auraient retenu les leçons des aphorismes d’Henri Michaux, Michel Le Belhomme rectifie dans son viseur ses sculptures d’une haute économie de moyens. Presque rien domestique et je ne sais quoi travaillé main développent une philosophie visuelle de la précarité faite œuvre.
Vignette: © Michel Le Belhomme