© Denis Dailleux
Galerie Camera Obscura 268 Boulevard Raspail 75014 Paris France
Denis Dailleux vit au Caire depuis 2007, et l’Égypte a été son principal sujet durant une quinzaine d’années. A la recherche de nouveaux territoires, et suivant le fil de sa passion, le Ghana est devenu son second port d’attache, de coeur et de travail. Cette exposition est la première présentation de ce travail en cours, réalisé entre 2009 et 2011. Le magazine 6 mois publiera également en septembre un portfolio de 32 pages sur le Ghana de Denis Dailleux.
«J’avais le désir de commencer quelque chose ailleurs, de différent, un autre rapport aux gens.... être perdu, recommencer, être surpris à nouveau. Parfois, en Égypte, j’ai peur d’avoir tout dit. Quand j’ai vu le livre de Paul Strand, Ghana, il y a quinze ans, je me suis dit que j’irai un jour, sans savoir que ce serait par hasard... J’ai rencontré deux ghanéens qui m’ont ouvert les portes. Le premier c’est Kojo, qui est devenu mon ami et Joseph avec qui je travaille également. Ma découverte du Ghana est liée à l’amitié que j’ai développée avec ces deux personnes, qui sont mes assistants, et surtout mes amis. J’ai besoin de ces liens pour travailler.»
«Je commence à travailler avec les pêcheurs. La culture égyptienne est très croyante et très religieuse, et ici j’arrive dans un endroit où la culture, la religion, est moins présente, et où elle est plus chrétienne que musulmane. C’est un choc pour moi. Ces pêcheurs n’ont pas le même rapport au corps qui est très présent dans mon travail. En Égypte, c’est un corps pudique, alors qu’au Ghana le corps est découvert... Les deux sociétés me fascinent, je passe d’un extrême à l’autre.»
© Denis Dailleux
Le travail de Denis Dailleux, extrèmement patient et exigeant, se construit sur le long terme. Chaque portrait est le fruit d’une rencontre, parfois d’une amitié. Dans ses photographies, les personnages ont une présence radiante, une dignité que Dailleux reconnaît, sans aucune démagogie, chez les gens modestes, qui sont presque toujours ses modèles. Cette volonté d’aller vers les gens du peuple est une constante de son travail. Lui-même, issu d’une famille modeste de métayers, pense que c’est simplement le fruit d’une identification à sa propre histoire. Il trouve chez les artisans du Caire ou les pêcheurs de James Town le même regard, le même caractère forgé par les difficiles impératifs vitaux, que chez les paysans de son village d’enfance.
Vignette: © Denis Dailleux