© José Medeiros
Maison de l'Amérique latine 217, Boulevard Saint Germain 75007 Paris France
La Maison de l’Amérique latine, en partenariat avec l’Instituto Moreira Salles, consacre une exposition à José Medeiros, l’une des grandes figures de la photographie brésilienne des années 40-50. Cette rétrospective retrace sa carrière en quelques 160 photos et permet de mesurer l’importance de son travail et d’apprécier la diversité des thèmes qu’il a su aborder.
Né en 1921 à Térésina, dans le Nordeste du Brésil, José Medeiros fut, sans conteste, l’un des maîtres du photojournalisme brésilien au XXe siècle. Son œuvre, riche de près de 20 000 clichés conservés à l’Instituto Moreira Salles de Rio de Janeiro, met en scène le « Rio Bossa Nova » des années 40-50, ses paysages urbains, ses plages, ses palaces, ses fêtes, ses personnages emblématiques. José Medeiros sait aussi célébrer la vie quotidienne, les fêtes et traditions populaires du Nordeste, certains aspects inédits de la culture afro-brésilienne ; il est aussi l’un des premiers à avoir photographié les populations indiennes d’Amazonie. Selon le cinéaste Glauber Rocha, José Medeiros fut le seul à savoir traduire la lumière brésilienne.
© José Medeiros
José Medeiros s’est consacré très tôt à la photographie. Son père, photographe amateur, lui a enseigné les techniques de développement en laboratoire alors qu’il n’avait que 12 ans. Il arrive à l’âge de 18 ans à Rio souhaitant faire des études d’architecture. Il n’abandonna toutefois jamais la photographie et monta un petit studio dans son appartement. C’est là qu’il réalisa les portraits d’importants artistes de l’époque, ce qui contribua à le faire connaître et lui valut des contrats pour les revues Tabu, Rio et Sombra. Il y développa un style et un langage photographique caractéristiques. C’est à l’occasion de son travail pour la revue Rio qu’il fit la connaissance du photographe français Jean Manzon, l’un des fondateurs, avec Assis Chateaubriand de O Cruzeiro. Jean Manzon l’invite en 1946 à intégrer l’équipe des photographes de cette nouvelle et prestigieuse revue qui pose, à son époque, un regard tout à fait novateur et audacieux sur la réalité brésilienne, privilégiant une photographie de qualité et des reportages hors du commun. Elle fait découvrir à ses lecteurs un Brésil multiple, complexe, parfois mis en scène ou magnifié, une réalité jusqu’ici occultée voire méconnue.
José Medeiros a travaillé près de 15 ans pour O Cruzeiro, réalisant de nombreux et importants reportages et rendant compte des multiples facettes et des transformations du pays dans les années 40-50. Artiste particulièrement novateur, portant un regard sensible et dynamique sur la société brésilienne de son époque, il a permis à la photographie documentaire et au photojournalisme d’acquérir un statut à part entière au Brésil.
José Medeiros connut également, dès les années 60, une importante carrière cinématographique en tant que directeur de la photographie et travailla pour les plus prestigieux cinéastes du Cinema Novo brésilien. Il contribua, entre autres, aux désormais classiques : A Falecida de Leon Hirzman, Memória do Carcere de Nelson Pereira dos Santos, Chica da Silva de Carlos Diegues… Il fut également professeur à l’école de cinéma de Santo Antonio de Los Baños à Cuba. José Medeiros est mort en 1990 en Italie.
© José Medeiros
Commissaires : Sergio Burgi, conservateur, coordinateur de la réserve technique et du département photographique de l’Institut Moreira Salles, Brésil et Elise Jasmin, historienne, commissaire et productrice d’expositions internationales. Exposition dans le cadre de la biennale des images Photoquai organisée par le Musée du Quai Branly. En parallèle à cette exposition, la Maison Européenne de la Photographie présentera du 4 octobre au 13 novembre un ensemble de clichés de José Medeiros consacrés à une cérémonie d’initiation au candomblé, culte afro-brésilien du Nordeste. Les deux expositions seront accompagnées d’un catalogue de 240 pages, 250 photographies, publié aux éditions Hazan.