© Claudine Doury / Agence VU’, Andreï et Serioja, Artek, Crimée, Ukraine, août 2002
Hotel de Ville de Rennes Place de l'Hôtel de Ville 35000 Rennes France
Depuis 15 ans, la photographe Claudine Doury explore le monde de l’adolescence, saisissant avec pudeur et délicatesse ses rites de passage, ses moments intimes, ses temps d’égarement, de joie et de désir.
Qu’elle photographie les rêveries d’une jeune fille dans la chambre d’un camp de vacances d’Artek, la silhouette d’une jeune femme devant une cité de Talinn au petit jour, le trouble intérieur, l’ennui, le corps en mutation, les moments de peine entre copines, le premier slow ou un plongeon collectif, Claudine Doury se tient toujours à la bonne distance. La lumière est naturelle, les couleurs délicates et sans effets, les situations immédiatement compréhensibles, et l’ensemble reste à la fois séduisant et mystérieux. Ses images sont généreuses et pleines d’espoir.
Avec l'exposition "Passages", Claudine Doury réunit à Rennes, pour la première fois, plusieurs séries sur l’adolescence, réalisées à travers le monde. Rendez-vous attendu de la rentrée culturelle rennaise, cette manifestation s'inscrit dans un cycle d'expositions programmé depuis sept ans par la Ville de Rennes, toujours en plein air, en cœur de ville. Cette année, Claudine Doury succède à d'autres noms prestigieux du portrait et du paysage : Thierry des Ouches, Sebastião Salgado, Klavdij Sluban, Steve McCurry, Gilbert Garcin, Sabine Weiss et Martin Parr.
A ciel ouvert et donc accessible à tous, ce temps fort de la photographie à Rennes nourrit l'ambition de faire découvrir au plus grand nombre le travail d'une photographe au talent reconnu. Claudine Doury est membre de l'agence Vu.
© Claudine DOURY / Agence VU’, Sasha, Artek, Crimée, Ukraine, juillet 2003
© Claudine DOURY / Agence VU’, Le camp Kiparisni, Artek, Crimée, Ukraine, juillet 1999
Claudine Doury capture le glissement de l’enfance à l’âge adulte des jeunes adolescents qu’elle photographie, cristallisant la nostalgie d’une candeur, d’une pureté que ces garçons et ces filles n’ont pas conscience de perdre, et ne réalisent pas non plus avoir eues.
Dans cette démarche, la photographe s’est d’abord penchée sur les rites de passage, « socialement orchestrés le temps d’une fête », représentations physiques et cérémonielles d’un changement pourtant intérieur et singulier, tels le Sweet Sixteen aux Etats-Unis, le Quinceañera à Cuba, ou encore les nouvelles « proms » en Russie.
Elle a également chroniqué d’autres rites, moins formels mais aussi forts, lors de grands concerts ou de rassemblements pendant les « nuits blanches » à l’époque du solstice d’été en Estonie, en Finlande ou en Russie, où, en groupe, les adolescents savourent jusqu’à l’excès leur liberté toute neuve.
Dans ses images, Claudine Doury fait apparaître les paradoxes de l’adolescence, entre repli sur soi et exubérance de groupe, entre humeur triste de découvrir un monde tel qu’il est, avec ses réelles cruautés, et l’euphorie d’une naïveté, vestige de l’enfance.