© Stéphane Dussère
Centre d'arts plastiques Albert Chanot 33, rue Brissard 92140 CLAMART France
« Voilà le temps des mises à jours, des bilans, des comptes à rebours, ou bien de ces retours sur le passé... où l’on se dit, oui, j’ai fait cela, j’ai fait tout cela ! Mais comment ? Mais pourquoi ? C’est comme cela !
Habiter Chanot n’est pas une mince affaire, ce lieu que le monde découvre aux détours d’une promenade, le plus souvent le dimanche, au printemps, sous des cieux cléments. Ou bien au fond du jardin, vers cinq heures, fin novembre, quand Chanot, comme une crèche attire les lucioles, et devient un havre de chaleur, dans la solitude, la mélancolie du dimanche soir et la fébrilité préparant le lundi matin. Chanot est ouvert, encore, comme l’épicerie du quartier, encore ce carré de lumière qui reflète ses structures à l’infini, comme une piscine vue de l’immeuble voisin, qui l’a habité il y a quelques années.
Habiter Chanot est une forte affaire. Ceux qui l’ont habité, qui en ont fait pour quelques semaines leurs territoires, l’ont investis, y ont laissé leurs traces. Elles existent encore, indélébiles, elles sont là et les couches de peinture qui s’y succèdent n’y peuvent rien.
Habiter Chanot c’est y séjourner, y demeurer, être installé en cet endroit, y vivre, s’y mettre en place, s’y fixer, pour ce temps si bien compté que ces quatre semaines. Et les artistes tout au long de ces années qui passent si vite, avec cette intensité si vite renouvelée, ces jours de réflexion et de mise à l’épreuve, cette période intense de mise en place des pièces essentielles, de visitation de son travail, s’y mettent en danger, avec obstination et conscience, sans compter.
En ce début d’été, c’est l’invitation à savourer ce beau lieu, à l’investir à nouveau et l’habiter encore une fois ensemble, y faire à nouveau ces Jardins d’hiver et divers, y jouir de sa sérénité et y faire pour le plaisir la fête, la fête des artistes, l’auberge espagnole du début Juillet et s’installer en beauté sous la verdure du grand cerisier. »
D.Wallers
© Stéphane Dussère, Tryptique