Visa pour l'image Palais des Congrès 66000 Perpignan France
La 23ème édition du Festival International de Photojournalisme, Visa Pour l'Image, se tiendra du 27 août au 11 septembre 2011 à Perpignan.
Selon Jean Paul Griolet, Président de l'association Visa Pour l'Image, les chiffres sont là. En 2010, le festival Visa Pour l'Image, a rassemblé 28 expositions, représenté 58 pays, totalisé environ 200 000 entrées dont 8000 élèves lors de la semaine scolaire.
Cette année, des milliers de personnes sont encore attendues. Cette 23ème édition du Festival International du Photojournalisme, promet, au vu des évènements récents, d'être riche en émotion.
Il s'agit en effet d'une année difficile pour les photojournalistes : la mort de Chris Hondros et Tim Hetherington en Libye, la disparition de Anton Hammerl, l'assassinat de Lucas Dolega… Et la catastrophe au Japon qui a touché l'un des principaux partenaires du festival depuis 21 ans : Canon.
Pascal Briard, Responsable des Relations Presse Produits Grand Public, nous informe qu'heureusement, il n'y a eu aucun mort, et que la production sera « opérationnelle » dès le mois de juin.
Selon Daniel Barroy, Attaché au Ministère de la Culture et de la Communication, le photojournalisme n'est pas en crise, ce sont les modes de création et d'expression qui le sont, car ils subissent des mutations. Le Festival Visa Pour l'Image est là pour y réfléchir, c'est un lieu de réflexion sur le photojournalisme et son évolution.
« Le photojournalisme est essentiel » nous explique Jean Paul Alduy, Sénateur des Pyrénées Orientales, « Il protège les droits de l'Homme. » Selon lui, le photojournalisme n'est pas élitiste, et la popularité du festival Visa Pour l'Image en est la démonstration.
© Martina Bacigalupo, The warriors of Northen Uganda, Filda Adoch
Jean-François Leroy, Directeur du Festival, écrit :
« Difficile, ce calendrier. Devoir écrire un édito le lendemain de la mort de Chris Hondros et de Tim Hetherington en Libye...
Parler de quoi ? D’abord, parler d’eux. Un peu. Dire qu’ils étaient parmi les meilleurs de leur génération. Qu’ils avaient la passion chevillée au corps, la passion d’informer et de nous montrer le monde dans toute sa brutalité, dans toute sa stupidité... Avec leur disparition, nos yeux se ferment encore un peu plus.
Bien sûr, nous leur rendrons hommage à Perpignan. Mais nous aurions tellement aimé pouvoir montrer leur travail, simplement, sans pleurer. Nous rendrons également hommage à Lucas Dolega, assassiné à Tunis.
Oui, l’année a été chargée en actualité : Côte d’Ivoire, Tunisie, Égypte, Libye, Soudan, Syrie, Bahreïn, Irak, Afghanistan, sans oublier la catastrophe dramatique du Japon, le monde a tourné encore moins rond que d’habitude.
Plus que jamais, le témoignage de tous ces photographes, journalistes et cameramen nous est nécessaire pour comprendre les événements qui s’accumulent. Visa pour l’Image sera une fois
encore leur rendez-vous.
Certains nous disent que Perpignan, c’est un peu comme une réunion de famille… Cette année, la famille des photographes a été très durement touchée. »
Santiago, Chile, March 2008. Penitentiary: an area housing more than 300 inmates and originally designed for sixty.
© Valerio Bispuri
Les Expositions :
Martina Bacigalupo / Agence VU - Je m’appelle Filda Adoch
Entre l’armée ougandaise et l’Armée de résistance du Seigneur (la LRA), une guerre fait rage depuis plus de vingt ans, qualifiée de « pire crise humanitaire oubliée au monde ».
Aujourd’hui, la Cour pénale internationale a été saisie pour enquêter sur les massacres
de civils par la LRA. Je m’appelle Filda Adoch raconte la vie quotidienne d’une femme du district de Gulu et montre les souffrances du peuple du nord de l’Ouganda. C’est aussi l’histoire d’une
résistance silencieuse et admirable.
Martina Bacigalupo a obtenu le Prix Canon de la Femme Photojournaliste décerné par l’Association des Femmes Journalistes en 2010, prix soutenu par Le Figaro Magazine.
Jonas Bendiksen / Magnum Photos pour National Geographic - Bangladesh : Contre vents et marées
Le Bangladesh compte parmi les nations les plus vulnérables face au changement climatique. Une grande partie de ce pays très plat se situe à moins de cinq mètres au-dessus du niveau de la mer. La pauvreté et la forte densité de population ne font qu’assombrir ce triste tableau. Si la bataille semble perdue d’avance, c’est compter sans la résilience et la créativité des Bangladais. Jonas Bendiksen examine les effets du changement climatique et les efforts de tout un peuple pour repousser la montée des marées.
Jocelyn Bain Hogg / VII Network - The Family
Ce voyage en images de trois ans a démarré à la suite d’un sujet réalisé en 2008 sur le problème des crimes à l’arme blanche et à l’arme à feu commis au sein de la jeunesse britannique. Fort de sa connaissance de la pègre, qu’il a photographiée en 2001 pour The Firm, Jocelyn a décidé de s’intéresser à nouveau à ceux qui fournissent armes et drogue aux cités du Royaume-Uni. Joe Pyle senior et les jumeaux Kray, parrains « à l’ancienne », sont morts depuis. En 2008, il a trouvé des criminels britanniques divisés, peu ou mal organisés, sans véritables chefs, qui peinent à concurrencer leurs rivaux internationaux. Ce sont aujourd’hui les Russes, les Albanais, les Kosovars et les Turcs qui dirigent la pègre du Royaume-Uni, mais les « roués » et autres malfrats autochtones affichent toujours les signes de leur héritage.
A visitor to the Great British Beer Festival held annually in London.
© Peter Dench
Valerio Bispuri - Encerrados – Voyage dans les prisons d’Amérique du Sud
En l’espace d’une décennie, Valerio Bispuri a sillonné l’ensemble du continent sud-américain. Des 74 établissements pénitentiaires dans lesquels il s’est rendu, il nous décrit les difficultés, la violence, la surpopulation, mais aussi la vie de tous les jours et le moral des détenus. Encerrados,
véritable plongée dans l’univers carcéral et portrait de tout un continent.
Chien-Chi Chang / Magnum Photos pour National Geographic - Birmanie : au pays des ombres
En un demi-siècle, la Birmanie est passée du rang du pays le plus riche de l’Asie du Sud-Est à celui du plus pauvre, qu’elle occupe aujourd’hui ; c’est aussi devenu une des nations les plus isolées au monde. Les militaires au pouvoir tentent à présent de séduire les touristes et les investisseurs étrangers en ne leur montrant que les beaux temples et les sites pittoresques de ce pays profondément bouddhiste. Mais derrière la façade culturelle, le régime répressif qui a maintenu la prix Nobel et leader politique Aung San Suu Kyi en résidence surveillée pendant quinze ans monte la garde. Lorsque Chien-Chi Chang se faisait passer pour un touriste afin de prendre ces photos, il ne savait jamais qui était en train de le surveiller. Big Brother a de nombreux petits frères.
Fernando Moleres / Panos / laif - L’incarcération des jeunes en Afrique
En Afrique, des milliers d’enfants abandonnés à leur sort finissent en prison. Ils y vivent aux côtés de détenus adultes dans des conditions telles que leur survie n’est pas toujours assurée. Surpopulation, violence, harcèlement sexuel, promiscuité, manque d’hygiène, maladies infectieuses et manque de soins : c’est là leur quotidien. La plupart des pays africains ont ratifié la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant de 1990, qui établit notamment les règles et conditions d’incarcération des jeunes de moins de 18 ans.
Peter Dench - Angleterre version non censurée : dix ans de photographie
L’Angleterre n’a jamais été synonyme de glamour. Accoutrements grotesques, malbouffe et manque de savoir-vivre : aujourd’hui encore, beaucoup d’Anglais s’obstinent à se rendre ridicules. Angleterre version non censurée nous emmène dans un voyage convivial et humoristique à travers cette nation-trublion qu’est l’Angleterre du XXIe siècle. Loin des clichés de cartes postales, Peter Dench dresse un portrait détaillé et sans complaisance de ses compatriotes.
Lu Nan - Les oubliés – État des services de psychiatrie chinois
L’exposition dépeint la situation des patients psychiatriques en Chine, qu’ils vivent à l’hôpital, chez eux ou dans la rue. En 1989 et 1990, Lu Nan a parcouru dix provinces et rencontré 14 000 malades
mentaux dans 38 hôpitaux. Il a rendu visite à plus d’une centaine de patients psychiatriques chez eux, et il a également été en contact avec des malades sans abri.Un travail réellement exceptionnel.
Mental hospital. Sichuan, China, 1990.
© Lu Nan
Shaul Schwarz / Reportage by Getty Images - La culture narco
« Qu’on se le dise, les héros d’aujourd’hui, ce ne sont pas les avocats ou les politiciens, ce sont ceux qui font circuler l’argent », explique Joel Vasquez, imprésario de musique narco, devant un club Narcocorrido de Los Angeles. « Le marché n’a jamais été aussi porteur. Nous pourrions avoir le même succès que le mouvement hip-hop à son époque. » Derrière les sombres statistiques du trafic de drogue que l’on ressasse ad nauseam, se cache une réalité sociale bien plus vaste, dont on parle peu alors qu’elle concerne des millions de Mexicains et Latino-Américains. Pour beaucoup ici, les narcos représentent l’unique modèle de réussite et de succès. De l’appât du gain, de la drogue et
de la violence est née une nouvelle culture : la culture narco.
Riccardo Venturi / Contrasto / Réa - L’après-Haïti
12 janvier 2010. 16h53. La république d’Haïti est frappée de plein fouet par un séisme d’ampleur
catastrophique. L’épicentre se situe à seulement 25 kilomètres de la capitale Port-au-Prince.
Riccardo Venturi montre ce qu’il peut : la population, la destruction et toute l’horreur de cet événement. Six mois plus tard, il y retourne et découvre la ville de Port-au-Prince métamorphosée en camp de réfugiés. En novembre, lors de son troisième voyage en Haïti, Venturi assiste au coup
de grâce : l’épidémie de choléra. En mars 2011, l’Organisation mondiale de la santé recense quelque 252 640 personnes infectées et 4 672 décès.
Brian Skerry / National Geographic - Ocean Soul
Ocean Soul est une histoire d’amour. Une histoire de découverte et d’espoir. Avec Ocean Soul, le photographe primé Brian Skerry nous montre un monde fait de beauté et de mystère, un monde menacé mais aussi porteur d’espoir, qui pourra retrouver sa santé pourvu que les soins nécessaires
lui soient accordés. Ocean Soul présente une incroyable variété de faune marine – baleines géantes, requins, phoques et poissons minuscules – et d’habitats, situés dans des récifs de corail aussi bien que sous la banquise.
Alvaro Ybarra Zavala / Reportage by Getty Images - Colombie, l’éternel déchirement
Plus de quarante ans de guerre civile et de violence ont divisé la Colombie et ont coûté bien trop de vies humaines dans ce merveilleux pays. Aujourd’hui, la guerre est dictée par des intérêts stratégiques et économiques qui n’ont plus guère de lien avec les valeurs idéologiques à l’origine
de la crise. Le trafic de drogue, l’huile de palme, l’eau, et maintenant le marché de la compensation carbone sont autant de facteurs qui régissent le conflit. La violation des droits humains est devenue monnaie courante. Le nombre de déplacés internes est le plus élevé au monde : plus de trois millions de personnes. Pourtant, officiellement, il n’y a pas de guerre en Colombie.
Division de Rangpur, Bangladesh. Déplacement de la mosquée locale, menacée par l’érosion.
© Jonas Bendiksen / Magnum Photos pour National Geographic
Jean-François Leroy a aussi annoncé les expositions suivantes :
Bertrand Gaudillière : Une exposition sur les centres de rétention et instances d'expulsion.
Death Japan : Exposition collective sur la catastrophe au Japon.
Yuri Kozyrev : Un travail sur les révolutions arabes.
Issouf Sanogo : Un travail sur la Côte d'Ivoire
Joao Silva : Le photojournaliste qui a perdu ses 2 jambes en Afghanistan fera son grand retour au Festival Visa Pour l'Image.
Dans le cadre des Bourses Fnac, Cédric Gerbehaye : Une exposition sur le Soudan.
Barbara Davidson : Un travail sur les gangs de Los Angeles.
En plus des expositions, durant le Festival, des soirées et projections sont prévues, dont une projection sur les travaux des différentes lauréates du Prix Canon AFJ à l'occasion des 10 ans de ce prix.
Différents autres prix seront distribués tout au long du Festival, dont le Prix du Jeune Reporter de la Ville de Perpignan 2011, le Visa d’or Humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le World Press Photo 2011, et le Visa d'Or de la Presse Quotidienne.
L'ensemble des prix représentent une donation totale de 160 000€.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site officiel du Festival : http://www.visapourlimage.com/fr/index.do;jsessionid=69CB9EB837A8ACBA11CB0DCECB3DD2E9 .