Pascale et Thierry Nivaux Pour elle, la nature est une madeleine de Proust, souvenir d’enfance. Ses sculptures sont végétales et éphémères, feuilles mortes ou brindilles se dressant pour défier la vie. Ses dessins sont empreints de fragilité et de profusion, libérant leur force à même le mur.
Pour lui, la photographie est plus qu’un acte du regard. Ses oeuvres photographiques tendent à révéler des présences et à revisiter l’humanité, tels ses visages d’ève et Adam photographiés à travers une véritable pomme comme simple appareil photographique.
« Recyclé / Sublimé » Pascale et Thierry Nivaux exposent à la Galerie du Centre Iris deux surprenantes séries, issues notamment de leurs voyages à travers le monde. Grâce à un scanner embarqué dans leur véhicule, ils ont capturé un univers végétal en noir et blanc où le vieillissement est une renaissance ; mais aussi un monde industriel rebut de nos sociétés, aux couleurs altérées et aux formes écrasées. Les images sont criantes de détails, de toucher et de lumière, tout cela dans une extrême minceur de champs et une absence de perspective. Autant les photographies peuvent sembler monumentales qu’elles montrent d’infimes détails.
Pascale et Thierry Nivaux : «Nous nous sommes retrouvés dans cette quête commune de l’existence et du vivant. La photographie traditionnelle ne répondant pas complètement à nos attentes. Nous voulions briser ce schéma empirique du photographié / photographiant en les faisant se rencontrer dans un même monde.
Approcher au plus près le sujet pour que l’oeuvre s’impose ».
Le scanner s’est présenté comme une évidence dans leur recherche artistique. Ce capteur numérique renferme toutes les spécifications d’un appareil photographique. Rien de plus vrai que cette écriture par la lumière ! Par sa technicité, il offre tout ce qu’il leurs manquait. Il ajoute une dimension tactile à l’image. La lumière qu’il émet donne vie et inonde le sujet.
à même la plaque de verre, comme un corps nu sur une table d’opération, le sujet est livré aux balayages de lumière qui reproduit avec une infime précision, presque indécente, chaque mm2 de la matière. Seules les parties en contact sont d’une extrême netteté, le reste s’évapore dans le flou. La lumière du scanner nous révèle le sujet dans son aspect le plus brut.