Musée Nicéphore Niépce 28, Quai des Messageries 71100 Chalon sur Saône France
L’exposition « L’Indochine en guerre, des images sous contrôle [1945-1954] » s’inscrit dans la re?flexion que mène depuis plusieurs années le musée Nicéphore Niépce sur la photographie de guerre. La guerre et la photographie sont intimement liées depuis la Première Guerre mondiale. La guerre de 1914-1918 a vu un développement spectaculaire de la photographie dans les magazines [ Le Miroir, L’Illustration,...], ou avec la photo- graphie aérienne [1915]. Les conflits qui ont suivi [ guerre d’Espagne, guerre Sino-Japonaise, Seconde Guerre mondiale] ont vu l’émergence du photojournalisme et l’affermis- sement des services photographiques intégrés a? l’institution militaire. A? partir de 1964, l’intervention ame?ricaine au Sud-Vietnam va donner au photojournalisme l’occasion d’e?crire une de ses plus belles pages.
Mais contrairement aux idées rec?ues, si les photographes de presse ont pu rendre compte de la guerre, ce ne fut pas sans difficultés, contraintes et pressions. Les quelques espaces de liberté qu’ils se sont octroyés se sont alors vite refermés. La guerre contemporaine depuis son épisode koweïtien jusqu’à ses derniers développements irakiens et afghans nous ont habitué à l’idée de guerre médiatique. Ces événements récents ont laissé croire que l’image photo- graphique était depuis peu sous contrôle. L’analyse de la production photographique française réalisée pendant la guerre d’Indochine [1945-1954] prouve qu’il n’en est rien. L’exposition tend à démontrer, à travers les publications de l’e?poque 1, les archives photographiques de l’armée franc?aise 2, et de sources privées 3, ou institutionnelles 4, les conditions de production et de diffusion des images du conflit : une image au service d’un discours officiel, mise en place et contrôlée par les autorités françaises. L’exposition proposera également des visions particulières et confiden- tielles du conflit : le travail de Willy Rizzo et de Werner Bischof tous deux envoyés par le magazine Paris-Match pour suivre le conflit, les images de Raoul Coutard ou de Pierre Ferrari, opérateurs militaires, qui de l’intérieur même de l’armée proposent un autre regard.