Galerie Françoise Paviot 57 rue Sainte Anne 75002 Paris France
« Pour moi, le portrait d'une main est tout aussi révélateur qu'un portrait du visage, beaucoup plus personnel et peut-être plus chargé d'expression. »
« Faire une empreinte de sa main est un moyen très ancien de s'identifier. Les empreintes de mains des grottes de Lascaux m'ont toujours intéressé car ce sont pour moi les premiers exemples connus d'un processus d'identification de soi-même. Quant au principe du photogramme, il renvoie bien évidemment à tout aussi bien au suaire de Turin, qu'à la « Feuille de vigne femelle » de Marcel Duchamp, ou aux Anthropométries de Yves Klein et les « Etudes de Peau » de Jasper Johns. Mon travail trouve aussi des résonnances dans la photographie spirite et l'investigation numérique légale.
Mes portraits de main sont réalisés sans appareil photographique selon le procédé du photogramme. Dans le noir, la main gauche est placée directement en contact avec le film pendant environ 90 secondes. C'est la chaleur et la transpiration de la main recueillie dans l'émulsion du film négatif qui va faire image. Puis, je fais une  exposition, d'environ dix secondes, de cette main toujours posée sur le film mais cette fois-ci avec la lumière de l'agrandisseur, ceci afin de créer un contour lumineux de la main. La personne qui a placé sa main regarde ensuite avec moi le film se révéler.
Pour les adultes et les adolescents, cela dure environ trente minutes. Pour les tous petits, cela peut être beaucoup plus long. Je travaille avec les personnes une par une sauf pour les enfants pour lesquels je demande l'assistance des parents.
Je travaille dans une chambre noire équipée d'un agrandisseur, d'une lumière orthochromatique et de cuvettes pour le lavage, le bain d'arrêt et le fixateur. Cette chambre peut être installée dans n'importe quel endroit, pourvu qu'il y ait de l'eau et une obscurité totale. C'est pourquoi, cette fois-ci, je vais m'installer dans les sous-sols de la Galerie Françoise Paviot. »
G. Schneider