Expositions du 16/9/2010 au 30/10/2010 Terminé
Magnum Gallery Paris 13 rue de l'Abbaye 75006 Paris France
Magnum Gallery Paris 13 rue de l'Abbaye 75006 Paris France
“ Pendant plusieurs années, j’ai tout essayé pour pouvoir quitter ma petite ville de Bavière où j’ai grandi, même avec l’éventualité de me retrouver à Moscou à l’âge de 20 ans. Après y avoir passé plus d’une année, essayant, sans succès, de lier mon activité à la photographie – étudiant le russe et photographiant presque tout, j’ai fini par trouver une histoire spécifique – j’ai découvert le Caucase. C’était l’amour dès le premier regard.
Durant le printemps 1993, je décidais donc de vivre à Tbilissi pour quelques mois avant d’aller à l’université à la fin de l’été. C’est à cette période que j’ai commencé à découvrir les cultures du Caucase, sans idées préconçues. L’hospitalité des gens, la beauté des langages, l’incroyable rapidité des changements de la période post-soviétique, les guerres et les conflits, la bravoure et la cruauté. Ce lieu de tant d’extrêmes pouvant provoquer tant d’émotions elles-mêmes extrêmes. Je devins fasciné et charmé par la région. Je pensais rester là quelques mois mais je finis par m’y installer pour plusieurs années.
Cela devint mon histoire, « Le Caucase », et pas n’importe quelle histoire. Dans les années à venir, je voulais y photographier tout et apprendre le plus possible de cet endroit. La photographie fût ma raison d’y vivre, d’en avoir l’expérience et de faire partie de cette histoire. Etre là, être présent à cet endroit, dans ce temps précis de l’histoire.
L’intensité de la guerre en Tchétchénie et la relative vie douce à Tbilissi étaient une addiction. N’ayant pas réellement d’autres lieux où me rapatrier, il me fallut attendre 1998 pour pouvoir laisser cet endroit derrière moi. Depuis ce jour, tout ce que je peux faire me semble plutôt pâle et distancié. Ayant découvert l’importance de « l’expérience du Caucase » dans la littérature russe du 19ème siècle, j’ai eu le désir de rassembler au sein d’un livre toutes les images de ces années. Finalement si la Bavière est toujours ma maison, mes origines, l’endroit d’où je viens, le Caucase est l’endroit où je sens que j’ai grandi et où je sais que je retournerai toujours. »