L'humanité vue par Hervé Szydlowski. "En trois temps toujours, le sujet pose tout d'abord et trahit autant le détachement que l'affirmation de soi. Nous voilà au premier acte: "Je suis". Il recule au second, affirme son autonomie, s'éloignant dans la hauteur de ses solitudes, la bouche ouverte pour une inspiration; les yeux sont désormais clos: "Je vis". Au troisième acte, le sujet nous invite; le dialogue est instauré."
Hervé Szydlowski nous conduit au-delà des corps et des légendes personnelles, sans tabous, sans détours, ni faux-fuyants, pour nous rappeler ce que nous sommes, aujourd’hui, maintenant, dans ce monde. En prenant le contre-pied du phénomène, très contemporain, d’idéalisation, en nous préservant, par sa décence et le classicisme de ses compositions, d’une escalade morbide, il ouvre la voie à l’appréciation d’une condition humaine commune, permanente depuis les origines.
Dans toute l’histoire de l’art, le corps nu dessiné ou photographié peut, s’il est appréhendé avec décence, trahir une vie entre les lignes, entre les rides, et devenir le cartogramme de l’existence. Le corps comme cartogramme de l’existence, c’est, à mon sens, le sujet d’Hervé Szydlowski qui est arrivé, avec ses triptyques, à cette superbe évidence.
Charlotte Walligora